Marisol Touraine rappelle l’importance de la mobilisation de tous contre le cancer
A l’occasion de la journée mondiale contre le cancer, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes a rappelé les actions du gouvernement contre le cancer, première cause de mortalité en France avec 150 000 décès chaque année. Elle a par ailleurs salué le travail des centres de lutte contre le cancer.
Prévention, dépistage et recherche contre le cancer
Au cours d’une visite au Centre de lutte contre le cancer Bergonié à Bordeaux (Gironde), Marisol Touraine a souligné trois initiatives récentes :
- Lancé le 25 septembre 2014, le Programme national de réduction du tabagisme (PNRT) comprend une série de mesures pour lutter contre le tabagisme en France, en particulier chez les jeunes : campagne d’information “le tabac tue un fumeur sur deux“, triplement du forfait substitut nicotinique pour les jeunes de 20 à 25 ans ; encadrement de la publicité pour les cigarettes électroniques ; travaux interministériels et parlementaires pour intégrer les mesures législatives du PNRT au sein du projet de loi de santé…
- Le test Hemoccult, aujourd’hui utilisé pour le dépistage du cancer colorectal, sera remplacé dans les mois à venir par un test immunologique, de réalisation plus simple (1 seul prélèvement contre 6 actuellement) et plus sensible (détecte des saignements plus faibles).
- En 2015, des mesures seront prises dans le cadre de la lutte contre le cancer de l’enfant : des centres de phase précoce dédiés aux cancers pédiatriques seront mis en place ; tous les enfants dont le traitement de première ligne aura échoué bénéficieront du séquençage complet du génome de leur tumeur, afin de recevoir un traitement ciblé ; des initiatives seront prises avec le LEEM (Les entreprises du médicament) pour promouvoir l’activité de développement de la recherche en oncologie pédiatrique.
- Dans le cadre du programme AcSé, pour “Accélérer l’accès aux thérapies ciblées“, un essai a été ouvert il y a 18 mois pour permettre l’accès au Crizotinib à des patients adultes, adolescents ou enfants, atteints de cancers et en situation d’échec thérapeutique ; 100 patients ont déjà pu recevoir le Crizotinib. Un second essai vient d’être lancé (AcSé vemurafenib) visant 500 patients atteints de divers types de cancer et présentant une anomalie génétique précise : les mutations V600 du gène BRAF.
Le rôle des centres de lutte contre le cancer salué par la ministre de la Santé
Au cours de sa visite à l'Institut Bergonié, Marisol Touraine a souligné le rôle crucial joué par les centres de lutte contre le cancer, fortement impliqués dans le dépistage des cancers.
Les avantages de la prise en charge ambulatoire
Elle a notamment souligné leur engagement dans la prise en charge des cancers en ambulatoire, dont le développement est fortement encouragé par les pouvoirs publics, notamment à travers le Plan cancer 2014-2019. Cette prise en charge en cancérologie offre des bénéfices reconnus pour les patients en termes de confort et de sécurité des soins, ainsi qu’un gain d’efficience pour les établissements de santé. Selon l’étude d’Unicancer “Quelle prise en charge des cancers en 2020 ?“, le nombre de séjours de chirurgie ambulatoire devrait plus que doubler dans les 5 prochaines années. En 2020, la chirurgie ambulatoire représenterait ainsi 50 % de la chirurgie du cancer du sein. Un objectif possible selon Unicancer : en 2014, 25 % des actes de chirurgie du cancer du sein ont été pratiqués en ambulatoire dans les CLCC (vs. un taux national de 16 %) et aujourd’hui, deux CLCC sont déjà au-delà des 40 %.
Thérapies ciblées pour une prise en charge personnalisée
Les centres de lutte contre le cancer sont également pleinement engagés dans la personnalisation des traitements à travers les thérapies ciblées. Entre 2004 et 2012, 16 nouvelles thérapies ciblées ont été mis sur le marché en Europe et plus de 800 molécules de ce type sont en cours de développement. Grâce aux progrès de la biologie moléculaire, il est aujourd’hui possible de déterminer les caractéristiques de chaque tumeur afin de préciser le diagnostic et d’identifier les anomalies moléculaires en cause pour orienter les traitements. Le Plan cancer 3 prévoit qu’en 2019, le séquençage des tumeurs de 50 000 patients sera effectué par an.
Aujourd’hui, sur les 10 essais menés actuellement en France et visant à étudier des stratégies thérapeutiques basées sur les anomalies moléculaires des tumeurs, 9 essais sont promus par Unicancer (soit par un Centre de lutte contre le cancer, soit de façon centralisée par le département de recherche et développement d’Unicancer).
David Bême
Sources :
Communiqué du ministère de la Santé - février 2015
Communiqué d'Unicancer - février 2015
Photo : UGO AMEZ/SIPA