Pas d'athlète génétiquement modifié pour les J.O.
Alors que l'ancien recordman du monde Tim Montgomery vient d'être condamné pour dopage et suspendu pendant deux ans, débarque une autre menace pour un sport propre. Médecin et chercheur à l'Institut biotechnologique de Troyes et expert auprès du CNRS, Gérard Dine nous en parlait déjà en 2004. L'arrivé d'athlètes génétiquement modifiés inquiète les instances sportives au point que l'Agence mondial antidopage lui ait consacré un séminaire les 4 et 5 décembre à Stockholm. Cette technique consisterait à modifier un gène chez un athlète pour améliorer ses performances, par exemple insérer des gènes producteurs d'EPO. Les nombreux experts réunis ont condamné l'attitude de médecins et autres professionnels qui participeraient à de telles expériences et l'utilisation d'informations génétiques pour sélectionner ou discriminer des sportifs. Par ailleurs, l'AMA a encouragé le développement des mécanismes de sanctions appropriés et de nouvelles méthodes de détection permettant de protéger le sport du dopage génétique. L'instance internationale a également demandé aux organisations sportives de tous niveaux, du niveau amateur et étudiant au niveau élite international, de promouvoir et diffuser les connaissances sur les dangers potentiels associés au mésusage de manipulations génétiques à des fins d'amélioration des performances sportives. Le Professeur Theodore Friedmann, président du Panel de l'AMA sur le dopage génétique a résumé le message clair qu'entendent faire saisir les acteurs de la lutte antidopage : « Ce symposium a envoyé un autre message à ceux qui pensent que le dopage génétique ne sera pas détectable. Mon conseil est : ne soyez pas si sûrs. Cette voie est extrêmement dangereuse à emprunter, et nous serons prêts à stopper le trafic ».
Source : Communiqué de l'Agence mondiale antidopage du 5 décembre 2005