Pollution intérieure : les produits d’entretien potentiellement toxiques
Dans son nouveau hors-série "Entretenir sa maison au naturel", le magazine 60 Millions de Consommateurs épingle 46 produits d’entretien contenant des substances allergènes et toxiques.
Faites le ménage dans vos placards ! Ils pourraient contenir des produits d’entretien dangereux pour la santé, selon le magazine 60 Millions de Consommateurs . Le dernier hors-série dresse une liste de 46 produits (10 sprays assainissants, 12 produits désodorisants, 12 produits antiacariens et 12 produits désinfectants) "à sortir de ses placards de toute urgence !". La majorité contient des composés organiques volatiles (COV), notamment le limonène, irritant et allergisant. Sur le banc des accusés, des désodorisants Fébrèze, des produits Sanytol ou encore un désinfectant La Croix.
Les marques trichent sur les étiquetages
Premiers incriminés, les sprays assainissants aux huiles essentielles. Ils contiennent des substances allergènes, irritantes, voire toxiques, impliquant un étiquetage strict, rappelle le magazine. Et pourtant, beaucoup affichent sur leur emballage les indications "100% bio", "100% naturel". Classés dans la catégorie "biocides" (produits qui contiennent des substances chimiques), les fabricants de ces sprays doivent veiller "à ce que l’étiquetage n’induise pas en erreur quant au risque que présente le produit pour la santé et, en tout état de cause, ne comporte pas les mentions ‘naturel’, ‘respectueux de l’environnement’ ou toute autre indication similaire".
Plus grave encore, 70 % des marques rétrécissent volontairement les pictogrammes de danger qui constituent des signes d’alerte pour le consommateur.
Parmi les 46 produits étudiés, un seul affiche un étiquetage satisfaisant.
Des pesticides dans les antiacariens
Les produits acaricides (aérosols et traitements textiles) contiennent des pesticides. Or, ces derniers sont dangereux pour la santé même à des doses faibles. Les produits antiacariens analysés contiennent notamment de l’huile de neem et de la perméthrine. Cette dernière représente un danger mortel pour les chats. Paradoxalement, ces substances sont interdites dans l’agriculture mais autorisées à la maison.
Suite à ces révélations, 60 Millions de Consommateurs demande à l’ensemble des fabricants des 46 produits épinglés dans l’étude de "revoir de fond en comble leurs étiquettes".
Interrogée par l’AFP, la déléguée générale de l’Afise (association qui fédère les industries de la détergence, de l’entretien et des produits d’hygiène industrielle), Valérie Lucas, se défend en déclarant qu’il y a une "confusion" entre les substances employées dans l’agriculture et celles destinées au grand public. "Les dosages et les conditions d’utilisation son différents", insiste-t-elle.