Sclérose en plaques : le vaccin anti-covid inefficace chez certains patients
Des médecins alertent sur l’inefficacité du vaccin contre le Covid-19 chez les personnes recevant des anti-CD20, des traitements de fond de la sclérose en plaques qui non seulement empêchent la production d’anticorps, mais en plus augmentent le risque de faire une forme grave de l’infection.
A l’occasion de la journée mondiale contre la sclérose en plaques (SEP) qui s’est déroulée le 30 mai, des spécialistes avertissent : la vaccination contre le Covid-19 n’est pas efficace chez certains patients souffrant de SEP, une maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central et qui touche plus de 100 000 personnes en France.
Les anti-CD20 empêchant la production d’anticorps
En cause : des traitements de la SEP baptisés anti-CD20 (rituximab, ocrelizumab), que 20% des patients prennent. Si ces traitements de fond “administrés sous la forme de perfusions tous les six mois” sont “extrêmement efficaces”, ils empêchent la protection contre le Covid-19, explique à l’AFP le professeur Jean Pelletier, neurologue et membre de la Fondation ARSEP (Aide à la recherche sur la sclérose en plaques) : “On voit des personnes traitées par ces anti-CD20 qui ne produisent pas d'anticorps après la vaccination contre le Covid". Par ailleurs, des études ont montré que ces médicaments augmentent le risque de faire une forme grave du Covid-19.
Des effets sur les lymphocytes B
Comment l’expliquer ? Selon le Pr Pelletier, les anti-CD20 agissent sur les lymphocytes B, "les cellules qui fabriquent les anticorps”. Si pour l’instant l’inefficacité du vaccin contre le Covid-19 n’a été observée que chez des “cas particuliers”, des études vont être lancées pour mieux comprendre ce phénomène. Cela va être le cas avec l’étude française COV-POPART, menée par l’Inserm. Elle "vise à évaluer l'effet de la vaccination contre le Covid" non seulement chez les personnes traitées pour une SEP, mais aussi chez celles traitées pour un cancer, une maladie rénale, un diabète, etc.