Papillomavirus, la vaccination reconduite pour les élèves de 5e dès la rentrée
Pour la seconde fois, les élèves de 5e vont se voir proposer la vaccination contre le papillomavirus à la rentrée. Une bonne initiative, selon le Dr Yvon Le Flohic, médecin généraliste.
Si elle fait encore débat entre les praticiens, la vaccination contre le papillomavirus reste toujours d'actualité. Ce mercredi 28 août, les ministères de la Santé et de l'Education ont en effet annoncé que le vaccin serait de nouveau proposé aux élèves de 5e, lors de cette rentrée scolaire.
Prévenir le plus grand nombre de collégiens contre l'infection
L'an passé, la vaccination avait connu un "succès" en demi-teinte. Si l'objectif était de vacciner au moins 30% des élèves de 5e, seuls 10% d'entre eux avaient répondu présent. Le vaccin n’est pourtant pas nouveau sur le marché : en France, il est recommandé depuis 2007 chez les filles de 11 à 14 ans et préconisé chez les garçons depuis janvier 2021.
L'objectif est pourtant de prévenir contre l'infection à HPV, un virus responsable de 6000 nouveaux cas de cancers et de 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus chaque année.
"Compte tenu de ces premiers résultats encourageants, la campagne de vaccination sera reconduite cette année", avait précisé le ministère de la Santé et de la Prévention.
Pour cette nouvelle édition, le curseur est mis encore plus haut. Les Autorités régionales de santé (ARS), rectorats et professionnels de santé travaillent en concert pour que les résultats soient au rendez-vous. Les parents, sensibilisé à cette cause, jouent également un grand rôle.
"Un second courrier leur sera diffusé d’ici quelques jours afin de réitérer le message d’information", précise le ministère.
Une vaccination nécessaire ? Oui, selon notre expert
Si l'efficacité des vaccins sur les lésions précancéreuses du col de l'utérus a longtemps été discutée, le Dr Yvon Le Flohic, médecin généraliste, se montre plutôt optimiste quant aux effets espérés.
"Jusqu’à là, nous avions des suppositions sur l’efficience de ce genre de vaccins, mais les dernières données issues des pays nordiques montrent que les premières cohortes des vaccinés - datant d'une dizaine d’années - affichent une baisse des lésions cancéreuses, en particulier chez les femmes en âge de faire un premier frottis. En revanche, l'impact sur le nombre de cancers du col de l'utérus ne peut encore être mesuré puiqu'il s'agit de cancers au long cours... mais les résultats ne vont pas tarder à tomber. Ils devraient se voir d’ici une quinzaine d’années" confirme le médecin.
Sur les effets attendus, justement, le généraliste se veut enthousiaste.
"On espère une diminution de la circulation globale des papillomavirus et de certains cancers ORL. Néanmoins, certains facteurs pourraient jouer sur l'impact de cette vaccination, et sur le nombre de lésions du cancer du col, comme l'alcool et le tabac.".
Autre information essentielle et pourtant peu relayée : l'incidence de la vaccination sur le parcours médical.
"La vaccination va porter ses fruits en terme de nombre d'événements évités. Par événéments, je parle de rendez-vous tous les six mois chez le gynécologue, de séances de laser.... Les patientes qui ont connu ce parcours-là savent à quel point il n'est pas drôle. Je dirais donc que le bénéfice de la vaccination va être plus perceptible en terme de nombre d’événements, que de cancers évités", souligne, en conclusion, le médecin.
