Sachets de nicotine, de tabac... Alerte sur les risques d'intoxications !
L’Agence nationale de sécurité sanitaire lance une alerte en ce 30 novembre : les sachets de nicotine et de tabac ainsi que des billes aromatiques pour cigarettes sont aujourd’hui à l’origine de multiples intoxications chez les enfants et les adolescents. La tendance est préoccupante.
C’est une alerte à prendre au sérieux. Selon un communiqué de l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, les appels se mutliplies aux centres antipoisons concernant des produits dérivés de la cigarette, utilisés par les plus jeunes. Or ces sachets de nicotines ou de tabac n’ont rien d’inoffensif.
Quels sont les produits en cause ?
L’alerte de l'Anses cite des produits comme du tabac à mâcher, de tabac sous forme de sachets (snus) mais aussi de produits connexes ou des arômes pour les produits du tabac dont l’offre ne cesse de se diversifier : tabac à chauffer, sachets de nicotine et billes aromatiques. Or pour ces cinq produits, les appels reçus par les centres antipoisons sont en constante augmentation depuis l’année 2020.
Les sachets de nicotine sans tabac notamment, appelés nicotine pouches ou nicopods, sont apparus très récemment sur le marché et n’entrent actuellement dans aucune réglementation spécifique en France ou en Europe. Ils sont à glisser entre la lèvre et la gencive pour une diffusion de la substance à travers la muqueuse bucco-gingivale et ressemblent aux Snus : du tabac sous forme de sachet à usage oral interdit partout en Europe selon la directive 2014/40/UE, excepté en Suède.
Les adolescents, premier public intoxiqué
Parmi les personnes intoxiquées aux sachets de nicotines et aux snus, l’Anses relève la prédominance d’adolescents entre 12 et 17 ans qui ont pris ces produits de façon intentionnelle. Ces adolescents ont présenté "des syndromes nicotiniques aigus parfois sévères" :
- Vomissements prolongés avec risque de déshydratation ;
- Convulsions ;
- Troubles de la conscience ;
- Hypotension ayant nécessité un remplissage vasculaire.
Mais selon l’Anses, le nombre des cas est probablement sous-estimé. "La publicité de ces produits est importante sur les réseaux sociaux ciblant les jeunes consommateurs. Il est donc urgent de sensibiliser la communauté éducative, les professionnels de santé et l’entourage des jeunes à ces risques liés à l’exposition à la nicotine".
Cécilia Solal qui a coordonné cette étude à l’Anses insiste : “Il est indispensable de mettre en place un cadre réglementaire pour ces produits qui n’ont pour le moment aucun statut clair et qui ne bénéficient d’aucun contrôle".
Des accidents aussi chez les plus petits
Mais la consommation intentionnelle de ces produits n’est pas la seule cause d’intoxications. L’étude de l’Anses recense également des appels liés à l’ingestion accidentelle par des enfants en bas âge, de tabac à mâcher et de tabac à chauffer : des bâtonnets de tabac à insérer dans un dispositif de chauffage pour produire un aérosol inhalable. Des accidents qui ont lieu à domicile à cause de produits accessibles. Les enfants ont présenté des symptômes peu graves mais une dizaine d’entre eux a manifesté un syndrome nicotinique sévère, comme celui cité chez les adolescents, nécessitant une prise en charge hospitalière.
Par ailleurs, depuis 2020, l’Anses observe une nouvelle source d’accidents domestiques avec les billes aromatiques, de petites billes à insérer dans le filtre de cigarette, apparues depuis que les cigarettes a rouler avec arômes sont interdites à la vente.
Le nombre d’appels aux centres antipoison concernant ces produits est passé de 3 en 2020, à 86 en 2022. Les trois quarts des personnes intoxiquées étaient des enfants âgés de moins de 3 ans. Une intoxication qui cause des douleurs abdominales ou gastriques ainsi que des nausées.
“Les emballages de ces produits comportent des dessins de fruits aux couleurs vives et ne sont pas munis de fermeture de sécurité. Leur présentation devrait donc être encadrée en vue de réduire leur attractivité pour les enfants.” précise le rappel. Ces produits ne doivent en aucun cas être laissés à la portée des enfants.