Les roux ressentiraient la douleur différemment
Selon plusieurs études ou articles médicaux, les personnes rousses auraient une sensibilité différente et personnelle face à la douleur. En outre, elles auraient aussi besoin d’anesthésie plus fortement dosée. Mais d’où vient cette curieuse différence ?
Jalousées pour leur chevelure flamboyante ou raillées dans l’enfance sur leur rareté, les personnes rousses partageraient bel et bien une différence que vous ne soupçonnez pas : elles réagiraient différemment à la douleur et à l’anesthésie, selon un article scientifique publié en juin dernier.
Plus ou moins sensibles selon le type de douleur
Calculer la douleur ressentie n’est pas chose simple : il n’existe ainsi pas un type de douleur mais plusieurs, et différents seuils pour chacun de nous. Mais selon le centre universitaire de santé américain UCI Health, les roux auraient une sensibilité particulière face à certaines douleurs précises.
Selon les faits établis par différentes études, par exemple, les femmes rousses seraient plus sensibles à la douleur liée à la température mais résisteraient pourtant aux effets bénéfiques de la lidocaïne, un anesthésique cutané. D’autres recherches suggèrent que ces populations sont moins sensibles à la peine infligée par un choc électrique ou une piqûre d’aiguille.
Un besoin plus important d’anesthésie
Autre fait étonnant selon plusieurs constats faits par des anesthésistes, les personnes rousses auraient généralement besoin de 20 % d’anesthésie en plus que le reste de la population pour rester sous sédation ou encore besoin de plus d’anesthésie locale pour ne plus sentir la douleur.
En revanche, elles seraient plus sensibles aux traitements antidouleurs à base d’opioïdes de morphine ou de fentanyl.
Une explication génétique à cette différence
Mais d’où vient cette perception différente ? L’explication serait à chercher du coté de la génétique comme l’explique l’UCI Health.
“Les deux parents doivent transmettre un trait génétique récessif pour que leur enfant ait les cheveux roux. Ils héritent de mutations du récepteur de la mélanocortine 1, ou MC1R, sur le chromosome 16. MC1R est responsable de la production du pigment cutané mélanine, que les personnes rousses ne peuvent pas produire en raison de la mutation. Ce même gène est responsable non seulement de la couleur des cheveux et de la peau, mais également de la fonction du mésencéphale qui détermine la réponse à la douleur.”
Une autre explication, complémentaire, serait que le cerveau des roux et des rousses traite la douleur différemment, ce qui confirmerait que l’anesthésie et analgésie, toutes deux régis par le système nerveux, seraient également différentes.
Des particularités qui gagneraient être mieux connues : si seulement 1 à 2% de la population mondiale est rousse, leurs différences devraient être prises en compte en cas de traitements médicaux : une anesthésie se doit ainsi d’être mieux surveillée, tout comme la sensibilité aux opioïdes. L'objectif serait d'adapter les doses proposées pour qu'elles soient efficaces et non dangereuses.