• Actualités
  • Une seule cigarette par jour pendant la grossesse augmente les risques de problèmes graves chez le nouveau-né

    Publié le  , mis à jour le 
    Lecture 3 min.
    en collaboration avec Alice Denoize (tabacologue)

    Une simple cigarette par jour pendant la grossesse augmente les risques pour bébé selon une nouvelle étude

    Selon une nouvelle étude, le tabagisme avant ou pendant la grossesse augmenterait de 30% les risques de problèmes de santé graves chez le nouveau-né. Une réalité à prendre en compte dans son envie d’arrêter.

    Nous le savions déjà, fumer pendant sa grossesse est associé à des risques accrus d'accouchement prématuré, de faible poids à la naissance et de croissance limitée du bébé. Mais selon une nouvelle étude publiée dans le Journal of Epidemiology and Community Health ce mois d‘août, même une simple cigarette par jour, avant ou pendant la grossesse, peut aboutir à de graves problèmes de santé chez le nouveau-né, comme des septicémies, des problèmes respiratoires ou encore de l'épilepsie.

    La suite après cette publicité

    Le tabagisme lié à des problèmes dès la naissance

    Pour arriver à ce constat, les chercheurs américains se sont appuyés sur les données nationales de certificats de naissance du National Vital Statistics System (NVSS) des États-Unis de 2016 à 2019, pour observer plus de 12 millions de paires mère-enfant. Parmi elles, les études se sont portées sur les femmes qui déclarent avoir fumé avant la grossesse, en début, au second, voire au troisième trimestre, et sur le nombre de cigarettes fumées.

    La suite après cette publicité

    Avec un résultat flagrant : le tabagisme avant la grossesse ou au cours de chacun des trois trimestres de la grossesse était associé à un risque accru de problèmes de santé néonatale majeurs.

    • Le risque de développer plusieurs problèmes de santé néonataux majeurs est 27% plus élevé si la mère fume avant la grossesse ;
    • Il était de 31 à 32% plus élevé si elle fumait à un moment quelconque alors qu’elle était enceinte.

    Une à deux cigarettes quotidiennes, faible mais déjà nocif

    Même un tabagisme léger (1 à 2 cigarettes par jour) était associé à un risque accru de problèmes de santé majeurs chez le nouveau-né.

    • Chez les mères qui fumaient 1 à 2 cigarettes par jour avant la grossesse, le risque était de 16% plus élevé, (passant à 31% plus élevé si elles fumaient 20 cigarettes ou plus par jour).
    • Le risque d'admission en soins intensifs pour leur nouveau-né était de 13% plus élevé avec une consommation quotidienne de 1 à 2 cigarettes (passant à 29% plus élevé pour 20 cigarettes ou plus.)
    La suite après cette publicité

    L’étude a en effet le mérite de porter sur le moment et l’intensité du tabagisme maternel, qui ne sont jamais anodins.

    "C’est important (de le noter) car de nombreuses femmes pensent qu’il est acceptable de fumer des cigarettes avant la conception ou au cours des trois premiers mois de la grossesse, ou qu’il est peu probable que fumer légèrement soit nocif", soulignent les chercheurs.

    Le difficile équilibre entre l’arrêt nécessaire et l’addiction

    Cette étude le soutient une fois de plus : il faut donc arrêter de fumer pendant la grossesse, ou mieux encore, avant. Un dilemme pourtant moins simple qu’il n’y paraît, pour les femmes dépendantes au tabac, mais pas impossible.

    De l‘avis de Alice Denoize, tabacologue et coach en arrêt de tabac, le message est intégré de plus en plus tôt : "Je reçois pour ma part de plus en plus de fumeuses avec un projet de bébé, soit avant la conception, preuve que la prise de conscience est là".

    La suite après cette publicité

    Mais chez les femmes enceintes le combat n’est pas simple à mener. "On aimerait tous dans l’idéal que ces femmes arrêtent (elles en premier). Mais beaucoup reçoivent encore du corps médical des conseils de type 'mieux vaut fumer un peu que de stresser pendant la grossesse', ou des discours alarmistes et culpabilisant dès qu’elles tiennent à leur patch ou leur vap’ pour se sevrer", soutient l’experte.

    Accompagner au mieux pendant cette période

    Pourtant des solutions existent, à tout moment de la grossesse et même avant.

    Avant la grossesse, le protocole ne diffère pas d’un autre moment : il s’agit d’évaluer et prendre en compte la dépendance physique, engager un accompagnement par une thérapie comportementale et cognitive, faire face aux facettes de l’addiction.

    La suite après cette publicité

    Pendant la grossesse, la prise en charge est aussi possible "mais plus surveillée". Une consultation est proposée, et les substituts comme les patchs de nicotine de 16h sont utilisés, tout comme les vapoteuses, qui ne sont pas idéales mais peuvent permettre de limiter les effets, et éviter les symptômes de manque. "Bien sur qu’on aimerait dire ne fumez pas, mangez bio, vivez à la campagne, mais l’addiction fragilise. Ce qu’il faut voir surtout c’est ce qu’il est possible de faire ou non".

    Enfin, en tant que proche, inutile de vous énerver et de répéter à l’infini "tu dois arrêter", "la femme qui fume est la première a en être consciente", rappelle Alice Denoize. Le mieux ? L’accompagner dans ses démarches pour avancer au fil du temps.

    La suite après cette publicité
    Nos solutions pour arrêter de fumer naturellement

    Diapo : Nos solutions pour arrêter de fumer naturellement


    Sources
    • Entretien avec Alice Denoize, tabacologue, et créatrice du site lamaison.ledeclicanticlope.com
    • Maternal cigarette smoking before or during pregnancy increases the risk of severe neonatal morbidity after delivery: a nationwide population based retrospective cohort study, Journal of Epidemiology and Community Health (2024). DOI: 10.1136/jech-2024-222259
    Partager sur :

    Newsletter Bien Vieillir

    Recevez nos dernières actualités pour rester en forme

    Doctissimo, met en oeuvre des traitements de données personnelles, y compris des informations renseignées dans le formulaire ci-dessus, pour vous adresser les newsletters auxquelles vous vous êtes abonnés et, sous réserve de vos choix en matière de cookies, rapprocher ces données avec d’autres données vous concernant à des fins de segmentation client sur la base de laquelle sont personnalisées nos contenus et publicités. Davantage d’informations vous seront fournies à ce sujet dans l’email qui vous sera adressé pour confirmer votre inscription.

    Merci de votre confiance

    Découvrez toutes nos autres newsletters.

    Découvrir