Votre canapé renferme probablement un composé chimique dangereux (il passe dans le sang)
D’après une nouvelle enquête, certains composés chimiques présents dans les canapés pourraient se retrouver dans le sang humain.
De nombreux meubles, textiles et équipements électriques de votre maison contiennent des PBDE, c'est-à-dire des polluants organiques persistants (polybromodiphényléthers) qui servent à rendre ignifuges (c’est-à-dire moins inflammables) ledit objet. Or, ceux-ci ne sont pas sans risques pour la santé, prévient une étude publiée dans la revue Environment International.
Cancers et perturbations endocriniennes
C'est après avoir mesuré le taux et la vitesse d'absorption de deux types de PBDE dans des modèles de peau imprimés en 3D à partir de kératinocytes humains, que les chercheurs se sont rendus compte de leur nocivité : en une seule journée et une seule nuit (24 heures), jusqu'à 8% de la dose initiale de PBDE pouvait être absorbée par un simple toucher.
"Il s'agit de la première preuve expérimentale montrant que certains additifs chimiques liés à de nombreuses maladies, notamment le cancer, les perturbations endocriniennes et les problèmes de reproduction, pénètrent dans le corps humain à la suite d'une exposition cutanée", indique dans un communiqué de presse le Dr Ovokeroye Abafe, auteur de l'étude, avant d'ajouter "Ces résultats fournissent des données importantes aux décideurs politiques qui sont désormais plus à même de légiférer sur les olybromodiphényléthers et de protéger la santé publique contre eux".
Détail intéressant : les PBDE étaient particulièrement bien absorbés par la peau humide - "hydratée" ou "transpirante". Et pour cause : la structure chimique particulière de ces composés leur permet de se lier aux tissus biologiques et de perturber les processus cellulaires.
"Ces produits chimiques persistent dans l’organisme humain, de sorte qu'en cas d'exposition continue ou régulière, ils s'accumulent progressivement jusqu'à devenir nocifs", confirme le Dr Ovokeroye Abafe.
Une nocivité, pointée du doigt par les autorités : les PBDE sont soupçonnés de contribuer à l'incidence de maladies graves (telles que les cancers) et de perturber l'équilibre hormonal. Mais ils peuvent également affecter le développement neurologique et compromettre le système immunitaire.
PBDE : Les américains particulièrement exposés
Autre constat réalisé par les scientifiques : la population américaine semble présenter des niveaux de PBDE dans le sang particulièrement inquiétants, car dix fois supérieurs à ceux trouvés chez les Européens.
"Malheureusement, outre les PBDE, il existe des myriades d'additifs chimiques toxiques qui peuvent potentiellement se retrouver dans l’organisme humain", déplore en conclusion l’auteur de l’étude.