La masturbation masculine rendrait plus fertile et permettrait d'Ă©viter les IST
Une étude a pour la première fois reconstruit l’histoire évolutive de la masturbation afin de comprendre pourquoi ce comportement a persisté à travers de nombreuses espèces au fil du temps. Elle révèle les bienfaits de cette pratique sur la santé sexuelle de l’homme.
Ces travaux ont été publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society. Les chercheurs ont travaillé sur des données issues de près de 400 sources, dont 246 articles universitaires. L’analyse de ces informations a permis de retracer l’histoire évolutive de la masturbation, une pratique courante et ancienne (vieille de plusieurs millénaires) chez l’être humain, que l’on observe également chez les primates. Ces derniers la pratiquent depuis au moins 40 millions d’années, et ce, pour des raisons autres que le plaisir qu’elle procure. En effet, l’étude rapporte que la masturbation serait bonne pour la reproduction et protègerait des infections sexuellement transmissibles.
Prenez votre fertilité en main
La biologiste Matilda Brindel de l’University College de Londres, et son équipe, ont réalisé un énorme travail de recherches. Après avoir déterminé depuis quand les primates se masturbent, Matilda Brindel a cherché à comprendre pourquoi ce comportement a persisté jusqu’à aujourd’hui dans différentes espèces de singes, mais aussi chez l’homme. Les chercheurs suggèrent que la masturbation est un moyen pour les primates (et a fortiori pour les hommes) d’expulser du sperme de mauvaise qualité avant de s’accoupler avec une partenaire et ainsi libérer dans son corps du sperme frais de qualité.
L'éjaculation permet d'expulser les agents pathogènes
Ces travaux supposent également que la masturbation permet d’évacuer les agents pathogènes (germes et bactéries) présents dans l’appareil génital et donc d’éviter la contraction d’une infection. Une hypothèse qui avait été avancée par une étude publiée en 2011 dans la revue The American Journal of Medical Sciences. Celle-ci révélait que la masturbation masculine permettait d’éliminer les germes et bactéries de l’urètre au moment de l’éjaculation, réduisant le risque de contracter une infection. Un bienfait aussi constaté dans la masturbation féminine. Cette pratique permet effectivement d'éliminer les mauvaises bactéries présentes dans le vagin.
Matilda Brindel précise toutefois que le vagin est plus vulnérable aux agents pathogènes durant les jours de fertilité. “Le pH du vagin est naturellement acide pour garder éloignés les agents pathogènes. Mais il est moins acide durant l’ovulation pour ne pas tuer les spermatozoïdes nécessaires à la reproduction. Un vagin prêt à accueillir du sperme est donc aussi un environnement moins hostile aux bactéries”, a-t-elle indiqué.
Qu’en est-il de la masturbation féminine ?
L’étude n’a pas permis d’établir un lien entre la masturbation des primates femelles et leur reproduction, même si les chercheurs pensent que la masturbation leur apporte les mêmes bienfaits que ceux observés chez les primates mâles. Mais pour le confirmer, plus de données sont nécessaires, estiment les auteurs de l’étude.