Animaux : attention, ne leur donnez pas vos médicaments !
C’est une mise en garde émanant d’un réseau européen de cliniques vétérinaires : ils rappellent à tous les propriétaires d’animaux domestiques qu’ils ne doivent jamais leur donner de médicaments destinés aux humains, de manière volontaires ou non. Ils nuiront à leur santé et les vétérinaires pourront tarder à comprendre ce qui se passe et à poser le bon diagnostic.
Antidouleurs, sprays hormonaux ou encore pommades à base de cortisol : ces médicaments destinés aux humains ont été - volontairement ou non – administrés à des animaux de compagnie. Ces derniers ont été gravement malades et les vétérinaires ont également eu du mal à poser le bon diagnostic.
Une alerte émise par les vétérinaires
Pour Julien Charron, docteur vétérinaire à la clinique AniCura Saint-Roch située à La Rochelle, "il est important de rappeler aux propriétaires qu’ils ont un impact sur la santé de leurs animaux. Bien traiter son animal de compagnie, c’est aussi prendre garde aux effets que peuvent avoir des produits que l’on utilise pour soi sur leur santé".
Le vétérinaire prévient tout d’abord des risques s à l’administration de paracétamol et de l'aspirine aux animaux de compagnie. Ce sont des molécules qui peuvent être toxiques pour eux, rappelle-t-il.
Attention aux expositions involontaires aussi
Mais parfois les expositions peuvent être involontaires. Le Dr Charron cite deux exemples. Le premier est un chihuahua mâle de deux ans présentant des caractéristiques rares : une alopécie, un micropénis et un prépuce hypertrophié.
"Les vétérinaires ont d’abord pensé à un trouble rare du développement sexuel, les examens complémentaires réalisés ont conclu à une hyperœstrogénisme, à savoir la présence d’un taux trop élevé d'œstrogènes".
En réalité, la propriétaire de ce chihuahua appliquait régulièrement sur son bras un spray d'œstrogène et son chien, en continuel contact avec ces hormones alors qu’il n’était qu’un chiot, a vu sa puberté retardée. "Selon les vétérinaires ayant soigné ce chihuahua, une exposition prolongée aurait pu conduire à une anémie aplasique et à une anémie classique, avec des conséquences fatales" précise encore Julien Charron.
Le vétérinaire, interlocuteur privilégié
L’autre exemple cité par le vétérinaire est un syndrome de Cushing détecté chez un chien, qui se traduisait par une alopécie, une faim, une soif et un besoin d'uriner mais aussi un abdomen gonflé - du fait d’un contact avec de la pommade à base de cortisol. "Dans la grande majorité des cas, ce sont des situations qui peuvent être évitées par les propriétaires en faisant preuve de vigilance. Il faut s’assurer que les animaux n’aient aucun contact avec tout médicament et crème médicale. Il est important que les propriétaires aient conscience de ces risques".
Car en effet, bien que le vétérinaire soit formé à la prise en charge de la santé des animaux, il peut être difficile pour lui de faire le lien avec une exposition médicamenteuse, qui ne vient pas à l’esprit en premier lieu. Rappelons toutefois que le vétérinaire reste toujours le premier interlocuteur en cas de doute ou de contact avéré d’un animal avec une substance, quelle qu’elle soit.