Tatouage : 75% des encres utilisées représentent un danger pour la santé
Colorants interdits, substances cancérogènes… D’après une enquête réalisée par l’UFC Que Choisir, le 3/4 des encres utilisées par les tatoueurs présentent un risque sanitaire important.
Si le tatouage continue de séduire au fil des années, il ne serait pas sans risque pour la santé. Une enquête, publiée par l’UFC Que Choisir, alerte quant aux encres les plus utilisées par les tatoueurs. Selon l’association de consommateurs, seulement 5 encres sur 20 (75%) ne présenteraient aucun risque pour la santé. Elles seraient également les seules à correspondre aux réglementations françaises permettant de contrôler les substances présentes dans les encres à tatouage.
Parmi ces encres, 15 d’entre elles sont conçues aux Etats-Unis, 2 sont produites en Chine et seulement 3 viennent de l’Union européenne. L’UFC Que Choisir saisit la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et appelle également l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) afin de procéder au retrait de plusieurs produits.
Des substances indésirables au-dessus du seuil réglementaire
Selon un sondage réalisé par l’Ifop en 2018, c’est un Français sur cinq qui serait déjà tatoué ou l’aurait déjà été. Parmi les jeunes générations, ce serait une personne sur trois. Or, l’enquête de l’UFQ Que Choisir démontre un taux de substances chimiques dans les encres trop élevé pour être négligé : "Colorants C.I 74260, C.I. 73915, Isothiazolinones, hydrocarbures aromatiques polycycliques, amines aromatiques…", détaille l’association. "Derrière ces noms incompréhensibles pour le commun des mortels se cachent des produits chimiques présentant un risque avéré pour les êtres humains, puisqu’ils sont pour la plupart cancérigènes, et de ce fait encadrés par diverses réglementations", poursuit-elle.
En attendant la prise en charge de ces révélations par la DGCCRF et l’ANSM, l’association de consommateurs préconise aux adeptes des tatouages de se renseigner davantage sur les composants des encres utilisées par leurs tatoueurs. Elle appelle également les professionnels du secteur à la responsabilité en garantissant un niveau sanitaire de qualité et d’utiliser des encres saines.
Des résultats "injustifiés" selon les tatoueurs
Le Syndicat National des Artistes Tatoueurs réagit après la publication de l’enquête signifiant qu'une "analyse quantitative d'un échantillon de substances ne peut à elle seule porter à conclusion, qu'elle soit positive ou négative". D’après eux, les règles sanitaires concernant les tatoueurs sont strictes et ils apportent une vigilance particulière aux produits utilisés. "Il est impossible d'établir une causalité entre la toxicité potentielle des encres et d'éventuels effets indésirables sur l'organisme", estiment-ils.
Pour autant, le syndicat admet que l’étude de l’UFC Que Choisir révèle un besoin d’encadrement du marché des encres de tatouage : "La procédure engagée par UFC-Que Choisir soulève une problématique de conformité règlementaire des encres : elle souligne un besoin d'encadrement du marché des encres, et non pas un éventuel 'danger immédiat' pour les usagers."