Vos cheveux sont cassants, ternes, gras, fourchus ou plats et vous ne savez pas pourquoi ils ont cet aspect ? Mathieu Séguier, coiffeur et fondateur du salon Séguier à Paris vous explique pourquoi vos crinières sont le reflet de ce qu’il se passe à l’intérieur.
Saviez-vous que, tout comme la peau, les cheveux sont également le miroir de votre état intérieur ? Stress, perturbateurs endocriniens, horloge biologique, pollution… sont autant de facteurs qui agissent sur la santé de votre crinière.
Les cheveux ternes, par exemple, peuvent être dus à l’utilisation excessive de coloration, ou tout simplement d’un mauvais produit : "Si vous appliquez un shampooing qui ne convient pas à votre type de cheveu, il va matifier et ternir votre crinière", précise Mathieu Séguier.
Les cheveux cassants et fourchus quant à eux, sont le reflet d’une routine capillaire nocive. En cause, l’utilisation excessive de plaques, sèche-cheveux ainsi que l’application trop répétitive de colorations : "Un cheveu est naturellement sain quand les écailles sont fermées. Lorsqu’on abîme ses cheveux avec des traitements chimiques et mécaniques, les écailles s’ouvrent. Alors ils deviennent fourchus et sensibilisés". Pour notre coiffeur, la solution est simple : ménagez vos cheveux en arrêtant ces pratiques.
Les hormones, facteur responsable de la chute de cheveux
Autre problème de taille qui touche bon nombre de personne : la chute de cheveux. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène selon Mathieu Séguier : "À mon salon, j’ai constaté qu’une simple mauvaise prise de pilule peut entraîner la chute de cheveux et la perte de volume. Il m’est arrivé de demander à ma cliente de l’arrêter pour voir si la qualité du cheveu s’améliorait, et c’était le cas". Autres causes connues, la traditionnelle anesthésie générale ou le choc psychologique.
Les changements de saisons peuvent également expliquer ces pertes : "Vos cheveux ne demandent pas la même chose au même moment. Dès qu’on vit un coup de fatigue, de stress ou que l’hiver arrive, votre corps met tout en marche pour affronter ces sensations. Les cheveux passent donc en dernier".
Le manque de fer peut également être une raison. Pour éviter la casse au maximum, Mathieu Séguier conseille d’opter pour des compléments alimentaires, mais tient à mettre en garde sur les résultats : "Soit vous avez de la chance et vous avez une repousse complète, soit ils engendrent une multitude de repousses au niveau des racines, soit seulement quelques cheveux repoussent, et ça crée une double-coupe". Néanmoins, notre coiffeur conseille la traditionnelle levure de bière, mais à consommer pendant plus de 3 mois : "Si vous êtes confrontés à des perturbateurs endocriniens aujourd’hui, vous ne verrez les conséquences que dans trois mois, c’est pourquoi il est important que votre cure soit longue".
La pollution, responsable des cheveux gras
Une nouvelle fois, la pollution vient semer la zizanie, et cette fois-ci, ce sont nos cheveux qui en font les frais, plus particulièrement les crinières poisseuses et les cuirs chevelus gras.
Évidemment, le capital à la base joue un rôle clé. Mais Mathieu Séguier souligne un facteur qui multiplie les chances d’avoir un cheveu poisseux : "À Paris par exemple, la pollution est très présente, la poussière vole, le pollen aussi, donc les cheveux attrapent toutes les saletés présentes dans l’air. Par conséquent, le cuir chevelu se sent agressé et en guise de défense, choisit de sécréter du sébum en abondance".
Pour contrôler cet aspect gras, souvent désagréable, Mathieu Séguier n’émet pas de réticence quant à laver ses cheveux quotidiennement : "Ce qui abîme le cheveu n’est pas de les laver, mais ce qu’on en fait après, avec les plaques et le séchage. Il suffit de choisir un shampoing doux, sans silicone ni sulfate, et le tour est joué". Pour notre coiffeur, ces lavages sont primordiaux : "Si on laisse cette couche remplie de perturbateurs endocriniens, ça va étouffer le cuir chevelu".
Pas de panique pour les plus touchées, Mathieu Séguier affirme que ce phénomène s’arrête lorsque la ménopause arrive : "Les cheveux deviennent instantanément moins, voir plus gras du tout". Idem pour les personnes sous traitement anti-acné Roaccutane : en cause, son action ultra-asséchante.
Récemment, une nouvelle étude coréenne présentée lors du 28ème congrès de l'Académie Européenne de dermatologie et de vénéréologie à Madrid, révèle que la pollution pourrait également jouer un rôle assassin dans la chute de cheveux. En effet, des chercheurs du Future Science Research Centre, en Corée du Sud, ont conclu que les particules fines créées par la pollution (gaz d'échappement des voitures, industriels ou encore le chauffage), auraient le pouvoir de diminuer le niveau de protéines, cellules primordiales à la pousse du cheveu.
Pour arriver à ces résultats, l'équipe dirigée par le Docteur Hyuk Chul Kwon, a réalisé des tests à partir de papilles dermiques, cellules qui nourrissent les follicules du cheveu. Ils les ont ensuite confronté aux particules fines, et le résultat est sans appel : le niveau des protéines ayant un rôle sur la pousse (bêta-caténine) a considérablement baissé. Le professionnel va même plus loin, et met en garde sur une potentielle calvitie, à terme.
L’hérédité, un facteur contre lequel on ne peut pas lutter
Pour certains types de cheveux, l’hérédité est la seule raison pour laquelle ils ont cet aspect fin, plat, sans aucune masse. Il reste néanmoins un espoir avant l’adolescence : "Il est totalement possible de prendre de la masse à la puberté" rassure Mathieu Séguier, avant d’ajouter "mais pour les autres, il n’y a pas grand-chose à faire. Vous pouvez essayer les fortifiants comme ceux de Sisley et Kérastase, qui tenteront de donner un peu de densité à votre crinière".
Et si vous pensez que couper vos cheveux va leur redonner force et éclat, stop ! "Couper ne va en aucun cas agir sur le bulbe, ça va simplement permettre d’avoir moins de fourches. Résultat : lors du brossage ou du démêlage, vous allez moins tirer sur vos cheveux et donc, moins les abîmer" conclut notre expert.
Verdict, il vaut mieux traiter que couper.