Épidémie de bronchiolite : les enfants sont-ils "triés" à l'hôpital ?
Une pédiatre réanimatrice parisienne l’assure : face à l’explosion des cas de bronchiolite en France, les jeunes malades sont triés à l'hôpital. De son côté, le ministre de la Santé évoque des "propos qui déforment la réalité".
C’est un sujet qui fait débat dans la sphère publique et politique. Trie-t-on réellement les enfants atteints de la bronchiolite au sein de nos hôpitaux ? Alors que certains experts martèlent qu’il s’agit d’une "réalité", le gouvernement nie en bloc ces affirmations.
"On est obligés de trier nos enfants"
"Actuellement, on soigne mal nos enfants, explique le Dr Stark, pédiatre réanimatrice à l'hôpital Trousseau (Paris). On ne peut pas tous les hospitaliser. On est obligés de trier nos enfants. On est contraint de prendre un surnombre dans le couloir".
La pédiatre dépeint une situation catastrophique où certains jeunes patients en réanimation sont "ventilés dans le couloir avec un paravent et un respirateur de transport qui normalement n'est pas fait pour ça. (…) On fait des soins dégradés et on les met en danger clairement", regrette-t-elle, évoquant "une culpabilité" à porter.
Interrogé le même jour par nos confères du Parisien, le ministre de la Santé François Braun réfute ces déclarations.
"Je suis choqué par cette formule, c’est inadmissible. Je ne nie aucunement les difficultés que génère cet épisode, exceptionnel par son ampleur, de bronchiolite, mais je ne peux pas accepter de tels propos qui déforment la réalité. Je ne m’interdis d’ailleurs pas une enquête. Et si jamais de telles pratiques déviantes étaient avérées, des conclusions en seraient tirées", assure-t-il.
Triage des patients : en quoi consiste-t-il exactement ?
En période de pandémie ou en cas d’afflux massif de victimes, un triage des patients peut être effectué aux urgences.
Celui-ci permet de déterminer le "degré de priorité des patients", en fonction de leur état. Le malade sera ensuite redirigé vers la zone adaptée à son état en terme de délai et de type de soins.
Contrairement aux idées reçues, ce tri ne consiste pas à laisser de côté des patients jugés "moins importants". Tous sont soignés plus ou moins rapidement.
Ce sont les infirmières d’accueil et d’orientation qui sont le plus souvent en charge de cette mission.
Parfois, dans les situations complexes et/ou les périodes de débordement, un médecin référant est appelé en renfort.