Un sommeil réparateur permet-il de vivre plus longtemps ?
D’après une nouvelle étude, jusqu’à 8 % des décès seraient dus à de mauvaises habitudes de sommeil. A l’inverse, ceux qui bénéficient d’un sommeil réparateur verraient leur espérance de vie augmenter.
Troubles de l'humeur, baisse de l’attention, problème de vigilance, syndrome dépressif… Les conséquences d’un sommeil de mauvaise qualité sont multiples et variés. D'après une nouvelle étude menée par le Collège américain de cardiologie (ACC) et présentée lors du Congrès mondial de cardiologie, celui-ci pourrait même affecter votre espérance de vie. Explications.
+ 4,7 ans d'espérance de vie pour les hommes et + 2,4 ans pour les femmes
Pour vérifier cette théorie, 172 321 participants âgés de 50 ans ont été recrutés puis observés entre 2013 et 2018.
Cinq facteurs ont été évalués : la durée du sommeil (idéalement, sept à huit heures par nuit) ; les difficultés d’endormissement ; le fait de rester endormi ; l’utilisation de somnifères et le fait de se sentir reposé au lever (au moins cinq jours par semaine).
Chaque facteur était attribué à zéro ou à un point, le score maximum global étant de cinq points - un score révélateur d’une très bonne qualité de sommeil.
Des facteurs susceptibles d’accroître le risque de décès des candidats ont également été pris en compte : statut socio-économique bas, tabagisme, consommation d'alcool et conditions de santé.
Résultat ? Par rapport aux candidats qui présentaient un score de zéro à un, ceux qui avaient cinq points étaient 30 % moins susceptibles de mourir (toutes causes confondues), 21 % moins susceptibles de mourir d'une maladie cardiovasculaire, 19 % moins susceptibles de mourir d'un cancer et 40 % moins susceptibles de mourir de causes autres que les maladies cardiaques ou le cancer.
En outre, chez les participants ayant récolté 5 points, l'espérance de vie était de + 4,7 ans pour les hommes et + 2,4 ans pour les femmes par rapport à ceux qui n'avaient aucun ou un seul point.
Pour les chercheurs, nul doute : le sommeil impacterait donc bel et bien l’espérance de vie.
"Nous avons constaté une relation dose-réponse claire, donc plus une personne a des facteurs bénéfiques en termes de qualité de sommeil, plus elle présente une réduction progressive de la mortalité toutes causes confondues", relève Frank Qian, co-auteur de l’étude. "Ces résultats soulignent qu'il ne suffit pas de dormir suffisamment. Il faut vraiment bénéficier d'un sommeil réparateur et ne pas avoir trop de mal à s'endormir et à rester endormi".