• Actualités
  • Enfant frappée par sa maîtresse : quel impact psychologique pour la fillette ? La réponse d’un pédopsy

    Publié le  , mis à jour le 
    Lecture 3 min.
    en collaboration avec Stéphane Clerget (Pédopsychiatre)

    Enfant frappée par sa maîtresse : quel impact psychologique pour la fillette

    Mardi 3 septembre, une enseignante parisienne s’est emportée et a frappé délibérément une élève de petite section. La scène filmée par une autre maman choque aujourd’hui la toile. Mais quel impact peut avoir un tel acte sur la petite victime ? Et quelle suite pour sa scolarité ? Le pédopsychiatre Stéphane Clerget nous répond.

    La vidéo qui circule sur les réseaux est choquante, surtout pour les parents dont les enfants ont fait leur première rentrée cette année. Mardi 3 septembre, dans une école du 15ème arrondissement de Paris, une enseignante a frappé une enfant de 3 ans, la faisant tomber de sa chaise, avant de l’asperger d’eau et de la sermonner. La fillette, élève de petite section, venait seulement d’être déposée et pleurait le départ de ses parents. C’est une autre maman, qui accompagnait également son enfant dans la classe, qui a filmé la scène très violente.

    La suite après cette publicité

    Des parents et une enfant choqués

    La vidéo est rapidement montrée aux parents qui portent plainte dès le jeudi. L’enseignante reconnaît les faits, qu’elle regrette, mais souligne le fait qu’elle était seule face à 28 élèves. Sa suspension a été officialisée hier et une enquête administrative a été ouverte. D’autres plaintes pourraient s’ajouter à cette première. Mais du côté des parents, et de la fillette surtout, c’est le choc qui perdure.

    La suite après cette publicité

    "La petite a vu un médecin, qui a jugé que son état de choc était sévère. Elle ne veut parler à personne. Elle ne regarde pas les gens dans les yeux, elle ne veut plus retourner à l'école. C'était sa première expérience à l'école, sa première semaine. Cela va être très compliqué de lui faire réintégrer le milieu scolaire" évoque maître Vanessa Edberg, l'avocate de ses parents, sur France info.

    Un traumatisme possible, mais pas obligatoire

    Cette première expérience violente avec l’école peut-elle impacter toute la vie scolaire de la fillette ? Voilà sans doute la première crainte des parents une fois la stupeur dépassée. Car tout événement négatif à l'école peut favoriser, on le sait, un refus scolaire, voire une phobie.

    Mais pour le pédopsychiatre Stéphane Clerget, l’angoisse et la colère bien compréhensibles des parents, ne doit pas céder sa place à un emballement incontrôlé. "La violence éducative à l’école, bien courante il y a encore quelques années, est devenue aujourd’hui choquante et inadmissible, ce qui est une excellente chose. Pour autant, "une" fessée, par exemple, est quelque chose que l’enfant pourra dépasser, selon ce qu’on va lui dire, la façon dont l’affaire sera prise en charge, etc. Si on parvient à l’apaiser et à lui démontrer que ce que la personne a fait est mal, qu’elle sera punie, l‘enfant, même à trois ans, est capable de le comprendre et de dépasser cet événement", rassure-t-il.

    La suite après cette publicité

    La réaction de l‘enfant sera liée à celle de ses parents

    Toute la difficulté de la situation réside alors dans les suites à donner à un tel événement :

    "La façon dont l’enfant va réinvestir l'école est très lié à la manière dont son entourage va prendre cela en charge et dépasser ses propres angoisses", insiste l'expert. Dans ce cas précis, souligne-t-il, la "bonne nouvelle" finalement, est que l’action a été filmée. Il y a donc une réaction, une sanction, la petite changera d’enseignante et les choses peuvent rentrer dans un certain ordre rapidement.

    "C’est bien pire quand les violences perdurent sans être connues, et que l’enfant intègre cela comme une normalité, ou quand la violence est présente au sein de la famille, ce qui est bien plus fréquent qu’on ne le pense", rappelle l’expert.

    Mais si l’entourage reste très angoissé et vit extrêmement mal ce qui s'est passé, l'enfant risque d’être mal un certain temps.

    La suite après cette publicité

    "Il ne faut pas que les parents imaginent que la fillette sera traumatisée à vie ! Il est bien normal d’être révolté et angoissé face à cette situation, mais sachant que l’enfant est très sensible au ressenti de ses parents, ceux-ci doivent être en priorité dans l’explication, ('Elle n’avait pas le droit, elle sera punie pour ce qu'elle à fait') prendre sur eux, et pourquoi pas, se faire accompagner s’ils sont mal et ne parviennent pas à prendre du recul", insiste-t-il.

    Quant aux autres enfants qui étaient présents pendant la scène, les réactions peuvent varier : "Par expérience, certains ont dû y être indifférents, d’autres ont dû trouver cela normal malheureusement, et d’autres ont dû avoir peur. Quoi qu’il en soit, là encore, le mieux à faire est d’expliquer et de parler à ces enfants, de l’erreur commise, de ce qui n’était pas permis, et de la réparation". De l’avis du pédopsychiatre, si cette étape a été menée à bien, les enfants devraient poursuivre normalement leur année.

    Changement d’école : les 10 clefs d’une adaptation réussie

    Diapo : Changement d’école : les 10 clefs d’une adaptation réussie


    Sources
    • France info
    • Entretien avec Stéphane Clerget, pédopsychiatre et auteur de L'Intelligence spirituelle de votre enfant, Ed. Leduc, 2021.
    Partager sur :

    Newsletter Bien Vieillir

    Recevez nos dernières actualités pour rester en forme

    Doctissimo, met en oeuvre des traitements de données personnelles, y compris des informations renseignées dans le formulaire ci-dessus, pour vous adresser les newsletters auxquelles vous vous êtes abonnés et, sous réserve de vos choix en matière de cookies, rapprocher ces données avec d’autres données vous concernant à des fins de segmentation client sur la base de laquelle sont personnalisées nos contenus et publicités. Davantage d’informations vous seront fournies à ce sujet dans l’email qui vous sera adressé pour confirmer votre inscription.

    Merci de votre confiance

    Découvrez toutes nos autres newsletters.

    Découvrir