Voici pourquoi il est important de s'excuser auprès de ses enfants (et les conseils pour bien le faire)
Dire pardon à ses enfants - suite à une phrase ou une attitude déplacée - peut être bien plus bénéfique que vous ne le pensez. Explications de notre experte psychologue, Amélie Boukhobza.
Si l'on demande souvent à nos chers têtes blondes de s'excuser après avoir fait une bêtise ou après avoir poussé un copain dans la cour de récréation, il nous est plus difficile, en tant qu’adulte, de dire pardon. Et pourtant : ce petit mot anodin est tout sauf futile, rappelle Amélie Boukhobza, psychologue.
Pourquoi s’excuser auprès de ses enfants est important
S'excuser auprès de son enfant peut être bénéfique : cela lui montre que l’on sait reconnaître nos torts et permet d'installer un rapport sain dans la relation parent-enfant.
"Avant tout, cela leur apprend que nous sommes tous faillibles, sujets à des erreurs, et que ce n’est pas grave si on sait les reconnaître. Parce que reconnaître ces erreurs est un acte de responsabilité. C’est aussi une manière de leur montrer, par l'exemple, l'importance d'assumer les conséquences de ses actes", assure Amélie Boukhobza.
Les enfants apprennent par ailleurs beaucoup par "imitation".
"S’excuser auprès d'eux, c'est leur apprendre à en faire de même quand c’est nécessaire. Cela contribue aussi à relativiser la toute-puissance de l’adulte dans leurs yeux et les initie à l'art du pardon, ce qui n’est pas toujours facile", détaille encore la spécialiste.
Enfin, les excuses peuvent réparer et même renforcer la relation parent-enfant.
"Elles montrent à l'enfant qu'il est respecté et que ses sentiments comptent. Considérons par exemple un parent qui s'excuse après une réaction trop excessive. Cet acte montre à l'enfant comment gérer les erreurs de manière constructive, même dans des situations difficiles", assure la psychologue.
Bien s'excuser : mode d’emploi !
Bien évidemment, les excuses doivent être sincères, réfléchies et présentées dans un contexte approprié. Il faut expliquer en quoi ce comportement, dans cette situation, n’était pas le bon.
"Les excuses ne se font pas à la va-vite, entre deux portes. Elles doivent être faites en tête-à-tête, avec un ton d’excuse. En reconnaissant explicitement son erreur, on montre la valeur que l'on accorde à l'interaction. Un câlin ou une expression de tendresse peut parfois renforcer les excuses. Donner à l'enfant l'occasion d'exprimer ses sentiments permet de valider ses émotions et de lui montrer qu'il est entendu", rappelle Amélie Boukhobza.
Autre critère important : il est essentiel de considérer l'âge de l'enfant.
"La façon de s'excuser auprès d'un tout-petit n’est pas la même qu’auprès d’un adolescent. Chaque tranche d'âge nécessite une approche et un vocabulaire adaptés pour que le message soit bien reçu et compris", souligne l’experte.
Enfin, dernier point à préciser selon la spécialiste :
"Sous-entendre sans le dire qu’on est faillible, mais qu’on reste un pilier, est essentiel. Il ne s'agit pas de se diminuer mais de montrer qu'on peut être à la fois faillible et fiable pour éviter de générer de l’insécurité chez nos enfants. Les excuses sont un acte d'humilité et de courage qui ont un impact profond sur le développement de nos enfants."
Le seul "faux-pas" à éviter ? "On évite de s’excuser trop souvent, ce qui finirait par diminuer la valeur des excuses pour en faire une habitude banalisée", conclut-elle.