Inflation : un tiers des Français renonce à l’achat de produits d’hygiène
Face à la hausse des prix, de plus en plus de Français n’ont d’autre choix que de faire des arbitrages pour les achats du quotidien. Un tiers n’achète plus certains produits d’hygiène de base, d’après les résultats du 3ème baromètre “Hygiène & Précarité en France”, réalisée par l’Ifop pour Dons Solidaires.
Savon, dentifrice, déodorant... Ces produits pourtant basiques sont délaissés par certains Français faute de moyens. En cause ? L'inflation grandissante qui touche le pays.
34 % des Français touchés par une précarité hygiénique
Face à l’envolée des prix, ce sont plus d’un tiers des Français qui avouent limiter la consommation de certains produits d’hygiène de base, faute de moyens. "Concrètement, 6 millions de Français renoncent à l’achat de déodorant, 4 millions de Français se privent de shampoing et 3,5 millions manquent de dentifrice" nous apprend le 3ème baromètre "Hygiène & Précarité en France", réalisée par l’Ifop pour l’association Dons Solidaires. Une précarité hygiénique grandissante qui n’est plus l’apanage des plus précaires.
Le "système D" pour économiser les produits
Pour les bénéficiaires d’associations, déjà précaires, la situation est encore plus tendue. "Pour celles et ceux confrontés à cette problématique, une stratégie de renoncement s’opère : contrôler la consommation des produits d’hygiène ou les diluer pour les faire durer plus longtemps, utiliser un seul produit pour des usages différents ou devoir s’en priver complètement..." indique Dons solidaires.
Par exemple, 13% des Français contrôlent leur consommation de papier toilette ou 28% des parents vérifient la consommation de gel douche et de shampoing de leurs enfants. Un chiffre qui augmente chez les parents bénéficiaires d’associations, qui monte à 56%.
La précarité hygiénique dégrade l’estime de soi
Face à cette situation, un Français sur dix se sent mal à l’aise en raison de son hygiène personnelle, et près d’un quart d’entre eux a peur d’être jugé du fait d’une mauvaise présentation de soi. Cela impacte leur vie sociale, car près d’un quart renonce à des sorties et près d’un sur cinq évite les personnes qu’elles connaissent. D’après l’étude, les femmes, les parents et les jeunes sont plus durement touchés par cette forme de précarité.
Pour le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo, cette situation peut mettre en danger la santé de certaines femmes. "Evidemment, lorsque l’on manque de moyens, on commence par rogner le budget alimentaire, mais celui de l’hygiène est aussi touché. Cela peut-être dangereux pour certaines femmes qui utilisent des tampons par exemple, et qui pour en utiliser moins seraient tentés de le garder plus longtemps. Attention, car cela peut représenter un risque grave pour la santé : garder un tampon au-delà de six heures d’affilées augmente considérablement le risque de choc toxique".