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    Le retour prudent à Paris des "exilés" du confinement

    "Il va falloir qu'on fasse très attention" : des Franciliens, partis mi-mars à plusieurs centaines de kilomètres, retrouvent après deux mois une capitale transformée à la veille du déconfinement, entre prudence et inquiétude.

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    Le train s'arrête dans un long crissement, déversant une petite foule de passagers dans la gare Montparnasse quasi-déserte. Après deux mois de confinement dans sa famille en Bretagne, Jean-Baptiste doit être présent pour son travail et s'apprête à retrouver son 24 m² parisien.

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    "Au final, j'ai comme un sentiment que ce déconfinement, ça va être le confinement que je n'ai pas eu", résume cet attaché de presse de 26 ans. "C'était en zone verte, dans le village il y a dû y avoir quelques cas mais très peu... et là on sait que c'est le foyer, l'épicentre", dit-il derrière son masque.

    Gaëlle Cathou rentre pour des raisons familiales depuis les Pyrénées-Atlantiques, où elle était confinée avec sa mère et sa fille. "Je suis contente de retrouver ma maison, mes repères" mais "j'appréhende un peu, parce que ça sera une nouvelle vie, ce déconfinement".

    Mi-mars, Paris intra-muros s'est vidée de 11% à 12% de ses habitants, soit environ 189.000 personnes, selon l'Insee. A l'aube du déconfinement, ces "exilés" ont "la possibilité de rentrer à leur domicile principal pour reprendre une activité professionnelle ou scolariser les enfants", a indiqué la semaine dernière le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

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    Pour le week-end précédant le 11 mai, la SNCF a annoncé la reprise de ses trains grandes lignes mais seulement avec "un siège sur deux" et port du masque obligatoire. Sur les routes d'Ile-de-France, les gendarmes s'attendaient vendredi à une "circulation dense" vers Paris, affirmant vouloir "accompagner les retours" pour "réguler les flux, les sécuriser".

    Avant de décider de "remonter" dimanche depuis Biarritz, Pierre-Alain Sarthou a "pesé le pour et le contre". Depuis deux mois, il vit avec sa femme et leur bébé dans la résidence secondaire de ses beaux-parents, où il était en vacances à l'annonce du confinement.

    "On n'est pas très inquiets", dit ce haut fonctionnaire, "on a déjà des masques pour prendre le train" et "à Paris, soit on prendra un taxi, soit si il fait beau, on rentrera à pied".

    "Repartir en rouge"

    "On appréhende, avec pas mal de points d'interrogation", confie au contraire Fabrice Connen, journaliste confiné à Saint Hymer (Calvados).

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    Il compte "rentrer seul" pour "une tentative de reprise professionnelle", mais pense que ses enfants de 14 et 18 ans "ne reprendront pas l'école avant septembre". "Je pense que je vais passer trois-quatre jours à Paris et après revenir. Est-ce que ca va être pour ramener la famille la semaine du 18 ou pas ? On n'en sait strictement rien".

    Jeanne, étudiante à Sciences Po Paris, a aussi fait face à un "dilemme" avant de quitter mardi sa famille à Toulouse pour un entretien d'embauche. "Les choses ont fait que j'ai fait le choix de repartir en (zone) rouge", résume cette jeune femme de 19 ans.

    Retrouver son appartement, ses amis, "ça me fait plaisir" mais "j'ai quelques réserves, faut pas non plus penser que ça va être le retour à la vie d'avant". Elle dit surtout craindre un "reconfinement" qui signifierait "ne pas pouvoir rentrer" cet été.

    Madeleine, 29 ans, a prévu de revenir samedi pour le travail : elle va retrouver son 20 m² après deux mois chez une amie. "Je me considère extrêmement chanceuse car à Lille j'ai pu recréer un environnement de travail qui m'a permis d'être très efficace".

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    "D'un côté, je suis contente de retrouver mon quartier et ma vie", mais "j'appréhende un peu les changements induits par cette crise" et le fait "de devoir adapter mon espace déjà petit pour travailler certains jours de chez moi".

    Nadia pense "laisser la vague des Parisiens remonter" avant de rentrer à Clichy (Hauts-de-Seine). Confinée au Cap Ferret (Gironde) avec son compagnon et son fils de quatre ans, cette responsable de ressources humaines de 37 ans est enceinte et doit passer des examens médicaux.

    "Si on remonte à Paris, c'est pour se confiner plus qu'aujourd'hui, parce que je suis à risque", explique-t-elle. "Cela fait deux mois qu'on est seul, quand je me balade je croise cinq personnes, on a de l'espace. Retourner dans un endroit très urbain, avec une densité de population... ça va me tendre un petit peu", conclut-elle.


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