Les conseils de notre psy pour savoir comment réagir lorsque l'on n'apprécie pas l'ami(e) de son enfant
Depuis plusieurs semaines, vous êtes très embêté(e) : l'ami de votre enfant ne vous plaît pas et vous ne savez comment vous dépêtrer de cette situation. Bonne nouvelle : Amélie Boukhobza, psychologue, vous livre le parfait mode d'emploi pour réagir avec calme et discernement.
À l'école, au cours de volley ou à la maison : c'est ainsi, vous avez toujours peu apprécié Nathanaël, l'ami de votre fils. Pourtant, vous avez bien essayé de vous faire à sa présence, mais cet enfant toujours fourré dans les mauvais coups ne vous a jamais inspiré confiance. Comment alors réagir intelligement ? Faut-il encourager son enfant à s'en éloigner ou prendre sur soi ? Amélie Boukhobza, psychologue, nous aide à y voir plus clair.
Pourquoi n'aime-t-on pas l'ami(e) de son enfant ?
L'humain est ainsi fait, nous nous sentons proches de certains et moins d'autres. Aussi, lorsqu'on n'aime pas l'ami de son enfant, l'ambiance peut vite tourner au vinaigre.
"Quand on n'aime pas l'ami(e) de son enfant, c'est souvent compliqué !", confirme Amélie Boukhobza.
Et si l'on ne ressent absolument aucune sympathie ou empathie envers lui, cela s'explique :
"Que ce soit parce qu'il ne nous inspire pas confiance ou parce qu'il semble exercer une influence négative sur notre enfant : on peut ne pas l'apprécier pour de multiples raisons". Mais dans tous les cas,"la situation demande habileté, délicatesse et discernement", confirme la psychologue.
Comment bien réagir ?
Selon Amélie Boukhobza, il est essentiel de prendre du recul sur la situation - et sur cet enfant qui n'a rien demandé (à part être ami avec le vôtre).
"Avant de tirer des conclusions, on écoute et on observe attentivement. On prend le temps de noter tout changement de comportement ou d'attitude chez son enfant", préconise-t-elle, en préambule. "En parallèle, on discute ouvertement de ses amitiés, sans porter de jugement. On pose des questions pour comprendre ce qu'il apprécie chez cet ami(e), ce qu'ils font ensemble et comment cela se passe parce que cela peut être très éclairant...", poursuit encore l'experte.
Vient ensuite le moment fatidique : celui où l'on va dire à son tout-petit ce que l'on pense réellement de son copain. Un discours, à adapter bien entendu en fonction de son âge, de sa maturité mais aussi de la situation (si cet ami est son seul soutien à l'école, son seul confident, attention à bien choisir vos mots).
"Il est parfois nécessaire d'expliquer son point de vue, surtout si l'on considère que la relation est toxique. On peut donner des exemples concrets pour inviter son enfant à réfléchir et à prendre conscience de l'aspect malsain de cette relation. Cependant, on évite les jugements hâtifs et la critique directe. Parce qu’une critique directe pourrait pousser son enfant à se refermer ou à se rapprocher davantage de cette personne que l'on n’aime pas", prévient la spécialiste.
Et si la situation devient trop préoccupante ? Il est temps dans ce cas de passer à l'action.
"On pose des limites claires sur les comportements qui nous déplaisent, en expliquant les raisons. Par exemple, on peut définir des règles sur les activités ou les lieux que l'on considère inappropriés. On encourage son enfant à participer à d'autres activités ou à rejoindre d'autres groupes pour qu'il rencontre de nouveaux amis avec des valeurs différentes", conseille Amélie Boukhobza.
Enfin, si la situation devient vraiment inquiétante et que son enfant semble en danger, "on n’hésite pas à consulter un psychologue pour obtenir des conseils adaptés", préconise, en conclusion, la psychologue.
- Entretien avec Amélie Boukhobza, psychologue clinicienne
