Monk mode : la méthode idéale pour booster sa productivité au travail ?
Le "monk mode", ou "mode moine" en français, est une méthode de travail qui a le vent en poupe. Elle permettrait de gagner en efficacité et en productivité grâce à un état de concentration quasi monacale.
Sonnerie du téléphone, bruit des e-mails envoyés et reçus, brouhaha de l’open space, pauses café…Les distractions, qui sont omniprésentes au travail, représentent un frein à la concentration et à l’efficacité. Sur TikTok, une méthode de travail fait fureur : le "monk mode". À tel point que le hashtag #monkmode comptabilise les 80 millions de vues. Mais est-elle vraiment efficace ?
Qu’est-ce que le "monk mode" ?
Le "monk mode", ou "mode moine" en français, est une méthode de travail qui favorise la concentration et par conséquent, l’efficacité et la productivité. L’idée ? Adopter peu ou prou les mêmes habitudes qu’un moine. Sur le papier, cela peut sembler impossible. Mais il s’agit seulement de s’inspirer de leur mode de vie lorsque l’on travaille, chez soi ou en entreprise. En pratique, on se coupe de toutes les distractions potentielles pour éviter de se déconcentrer et ainsi, optimiser son temps de travail.
Comment mettre en place le monk mode ?
En pratique, il s'agit de mettre son téléphone en mode avion, de désactiver les notifications (journaux, mails, réseaux sociaux et autres applications) et de se désabonner de toutes les newsletters. Autre moyen très efficace pour s’isoler du bruit et des distractions, mettre des bouchons d’oreille. Aussi, il est important de garder à l’esprit que les personnes qui cherchent à nous contacter nous laisseront un message si c’est vraiment important. Il en va de même pour les mails : oui la réactivité est appréciée mais nos interlocuteurs ne s’attendent pas forcément à une réponse dans le quart d’heure qui suit. Bien souvent, cela peut attendre. Mais le "monk mode" ne s’arrête pas là, l’hygiène de vie joue aussi un rôle primordial.
Le média en ligne ADN précise "on ne conserve donc que l'essentiel : méditation et 30 minutes d'exercice tous les matins". Certaines personnes vont même plus loin en mettant leur vie sociale entre parenthèses et en évitant de consommer du café, de l’alcool et du sucre qui perturbent la concentration.
Bonne ou mauvaise idée ?
L’avis d’Amandine Ruas, coach de vie certifiée et thérapeute
Une réponse à une sursollicitation
Comme dans toute situation sociétale où l’on arrive à un extrême, les individus, pour s’en prémunir, réagissent en proposant un autre extrême. "Aujourd’hui, les salariés souffrent énormément de la sursollicitation. On est sollicité en permanence sur notre téléphone, notre boîte mail, WhatsApp, LinkedIn, les réseaux sociaux et parfois le tchat interne de l’entreprise. Or, quand on doit travailler sur des projets de fond qui demandent une certaine prise de hauteur, de la réflexion, de la rédaction et de la stratégie, le fait d’être interrompu en permanence constitue une perte de temps et de concentration qui empêche d’être efficace au travail et crée un épuisement psychique, pose d'emblée Amandine Ruas. Dans ce contexte, il semble naturel et sain de vouloir se mettre en retrait. En cas d’épuisement psychique lié à une sursollicitation, il est très important de s’accorder 1/2 journée par semaine voire une journée complète durant laquelle on coupe les notifications et le téléphone, quand notre métier le permet bien sûr".
Trouver le juste milieu
Mais si créer des temps de déconnexion est primordial pour gagner en efficacité, rien ne nous oblige à tomber dans des extrêmes comme le monk mode qui propose trois mois d’isolement. "Est-on vraiment obligé de s’infliger des choses comme la douche froide le matin ? De s’imposer de couper tout contact et tout plaisir ?, interroge la coach de vie. Car, l’être humain est un être social qui a besoin de lien et qui a besoin de se faire plaisir aussi. Autrement dit, tout dépend du contexte. Par exemple, si vous avez un livre à écrire et que vous partez vous isoler 15 jours, d’accord. La mise en retrait du monde se révèle très utile pour se recharger et revenir avec d’autant plus de recul mais pas dans un extrême".
Une question de personnalité
La réussite de ce mode de fonctionnement dépend aussi de la personnalité de l’individu. Si cela peut convenir à un sujet plutôt solitaire et introverti, cela risque de ne pas convenir à une personne extravertie pour laquelle la méthode peut se révéler douloureuse voire même contre-productive parce qu’elle se recharge et crée sa créativité dans l’interaction. "Pour conclure, le monk mode est une réaction un peu extrême à une situation de sursollicitation qui nous fait souffrir. D’où la nécessité de se poser la question : dans quelle mesure peut-on trouver un juste milieu ? Qu’est ce qui nous correspond ? Car un bon conseil pour un individu n’est pas forcément un bon conseil pour un autre", résume notre interlocutrice.