Baignade : reconnaître et éviter les dangers de l’océan
Courants, vagues, baïnes, … l’océan peut être dangereux pour les baigneurs. Arnaud Froger, membre de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), nous dresse la liste des pièges à éviter et nous donne quelques conseils pratiques pour en sortir.
La houle
La houle est l’onde qui est créée au large par le vent. Freinée par la côte, elle s’élève et forme une vague. Plus la houle est importante, plus la vague sera grosse. Sur les plages surveillées, les sauveteurs délimitent la zone de baignade en fonction des dangers. "Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les zones de vagues sont les moins dangereuses. Le danger se trouve sur les côtés des vagues, là où l’eau est en apparence plus calme", explique Arnaud Froger. Pris dans les vagues, les baigneurs sont généralement ramenés vers le sable. En revanche, l’eau qui se trouve sur les côtés des vagues est celle qui repart vers le large. Si le baigneur se trouve à cet endroit, il peut être entraîné vers le large.
Pour rappel, les drapeaux de couleur sont des bons indicateurs.
Le drapeau vert signifie que la baignade est autorisée et sans danger.
Le drapeau orange ou jaune veut dire que la baignade est autorisée mais dangereuse, la vigilance est de mise.
Le drapeau rouge interdit la baignade car trop dangereuse.
Les baïnes
Le mot baïne signifie "petite bassine" en landais. C’est une cuvette qui se remplit d’eau à mi-marée. On en trouve sur les plages avec des dénivelés (constituées de bosses et de creux). Cette piscine naturelle se forme entre la côte et un banc de sable. C’est une piscine naturelle où l’eau est calme et chaude car il n’y a pas beaucoup de profondeur. Les gens s’y baignent à marée basse mais cette zone devient dangereuse à mi-marée. "Cette cuvette se remplit et une fois pleine, l’eau va repartir vers l’océan créant un courant dangereux pouvant emporter les baigneurs vers le large", alerte notre expert.
Comment éviter le courant de baïne ?
Quand l’eau commence à remonter, il faut quitter la baïne avant qu’elle ne se remplisse. Les baigneurs peuvent aussi se fier aux surfeurs. Ils utilisent les courants de baïne pour aller au large et prendre les vagues. " Il faut éviter d’aller dans la zone où les surfeurs se mettent à l’eau car il y a un risque d’être emmené vers le large".
Comment sortir d’un courant de baïne ?
Si on est pris dans un courant de baïne, il ne faut surtout pas essayer de revenir sur la plage en nageant tout droit, à contre-courant. Il est presque impossible d’y parvenir. "Pour éviter de se fatiguer, il faut nager de façon perpendiculaire au courant. Quand le courant est face à soi, il est conseillé de partir à droite ou à gauche pour rejoindre une zone où le courant est moins important", conseille Arnaud Froger. L’idéal est de rejoindre une zone de vagues qui permettront de revenir vers le bord.
La vague de bord ou shore break
La vague de bord, aussi appelée shore break, est une vague puissante qui vient se casser sur le sable. Elle se casse brutalement car elle est stoppée par une pente de sable importante qui forme une marche en haut de plage, donc un gros dénivelé dans l’eau. Si le baigneur se retrouve dans la cassure de la vague, elle peut lui faire perdre l’équilibre par sa force et le faire chuter sur le sable. "Ce choc peut entraîner des luxations ou des entorses au niveau des jambes ou des cervicales. On peut aussi être assommé dans la chute et se noyer".
On trouve des vagues de bord sur les plages de l’océan Atlantique mais aussi en mer Méditerranée.
Comment éviter la vague de bord ?
Il est préférable de passer très vite cette zone de cassure de la vague pour ne pas se retrouver piégé et accéder rapidement dans la zone qui se trouve derrière la pente où l’eau est plus calme.
Comment ne pas se blesser dans une vague de bord ?
"Quand la vague arrive, il faut s’accroupir plutôt que de rester debout, pour que l’eau passe au-dessus de la tête. En baissant son centre de gravité, on évite la perte d’équilibre provoquée par la vague et donc la chute".
Le ressac
Le ressac se caractérise par le retour puissant des vagues vers le large, créant un courant. Plus la vague est grosse, plus le ressac est important. Il est dangereux après le passage d’une lame de fond (déferlement d’une ou plusieurs vagues d’une taille plus importante que les autres). "Toute cette eau qui redescend empêche de remonter sur la plage et entraîne vers le large".
Comment éviter d’être pris dans le ressac ?
Il faut se dépêcher de revenir vers le sable avant qu’une autre vague n’arrive et surtout ne pas rester dans la zone où la vague se casse.
Les rochers
Si les rochers se trouvent face aux vagues, celles-ci déferlent sur eux et se cassent. Mieux vaut éviter de se trouver entre une vague et des rochers car il y a un risque important d’être entraîné vers eux et donc de se blesser.
Pour les plus téméraires qui voudraient plonger depuis un rocher, sachez que c’est interdit sur les plages surveillées. En l’absence de sauveteurs, certains s’y aventurent. Mais attention, notre expert insiste sur l’importance de sonder la hauteur avant de plonger. "Pour être en sécurité, il faut autant de hauteur que de fond".
Les vents de terre
Sur la côte Atlantique, les vents de terre sont les vents d’est qui viennent de la terre et vont vers la mer. Sur les plages surveillées, ce type de vent est généralement signalé par un drapeau noir et blanc. Ces vents poussent vers le large et sont donc dangereux si l’on se trouve sur un matelas pneumatique ou un petit bateau à rames. "Le risque est de se retrouver rapidement loin du bord de plage".
Si le vent de terre souffle, "évitez de vous aventurer dans l’eau avec un matelas ou de vouloir aller récupérer un ballon qui est entraîné vers le large".