6 femmes sur 10 aimeraient accoucher dans ce type d'établissement pourtant peu connu, cela va-t-il changer ?
La première maison de naissance a ouvert il y a presque dix ans, en France. Il y en a neuf au total entre la métropole et l’Outre-mer, mais ces établissements restent peu connus des femmes. Faisons le point sur ce dispositif avec Florence Gomez, co-présidente du Collectif des maisons de naissance françaises.
A l’heure actuelle, on dénombre seulement neuf maisons de naissances en France, contre 150 dans des pays comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne. "C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles ces établissements sont si peu connus des Françaises" note Florence Gomez, co-présidente du Collectif des maisons de naissance françaises. En effet, d’après un sondage IFOP sollicité par le collectif, seules 27% des sondées en a déjà entendu parler.
Qu’est-ce qu’une maison de naissance ?
Une maison de naissance est une structure qui permet aux femmes qui le souhaitent d’accoucher de la manière la moins médicalisée possible. Elles sont gérées par des sages-femmes exclusivement, mais restent installées à proximité d’une maternité.
"Les femmes dont les grossesses se déroulent sans pathologie particulière - et qui n’est pas une grossesse gémellaire - ou qui n’ont pas d’antécédents médicaux (césarienne, diabète gestationnel...) peuvent prétendre à l’accouchement dans ces structures" ajoute Florence Gomez.
En revanche, au moindre problème médical (avant la naissance de l’enfant) ou s’il y a par exemple la volonté de bénéficier d’une péridurale, l’accouchement dans ce type de structure ne sera pas possible. "Les femmes qui sont écartées des maisons de naissance pour cause médicale représentent 25% des dossiers environ" ajoute la co-présidente du collectif.
9 femmes sur 10 sont séduites par ce type de structure
Peu connues, les maisons de naissances ne seraient en théorie pas boudées par les femmes pour autant. Le sondage démontre qu’après avoir lu la présentation de ce type d'établissement, neuf répondantes sur dix seraient "séduites par l’idée".
Pourquoi les maisons de naissance n’ont elles pas connu un essor grandissant alors ? "Tout simplement parce que sur le plan politique, elles ont été un peu abandonnées" reconnaît Florence Gomez. "Il y a eu une phase d’expérimentation, au cours de laquelle les maisons actuellement installées en France ont été pérennisées après la publication d’une étude qui a prouvé leur efficacité, mais suite aux différents changements au sein du gouvernement, les projets d’ouverture de nouvelles maisons ont été un peu oubliées, mais les choses devraient évoluer" confie-t-elle.
Deux projets de maisons de naissances doivent prochainement aboutir
Effectivement, en 2020, le gouvernement avait pour projet d’ouvrir une douzaine de maisons de naissance, en deux ans. Finalement, ce sont deux projets qui devraient voir le jour, dans un ou deux ans. "Deux projets viennent de recevoir les financements des ARS pour débuter les travaux : l’un est situé à Tourcoing, l’autre à Montreuil" se félicite Florence Gomez.
"Le ministère de la Santé s’intéresse de nouveau à la question, car un groupe national de travail va être lancé dans quelques jours, pour discuter régulièrement du sujet et revoit différents points, notamment le statut précaire de ces maisons, souvent gérées par des associations" ajoute la co-présidente du collectif. Des décisions sans doutes prises sous l’impulsion du Président de la république et sa volonté de relancer la natalité en France.