Accouchement physiologique : définition, déroulement, positions

Julie Giorgetta
Julie Giorgetta Journaliste santé / parentalité
Publié le  , mis à jour le 

L’accouchement physiologique, également appelé accouchement naturel, consiste à mettre au monde son enfant sans intervention extérieure. Une pratique qui séduit de plus en plus de futures mamans. Déroulement, gestion de la douleur, contre-indications…On fait le point avec Hélène Morin, sage-femme libérale, formatrice à l’ANSFL.

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De plus en plus de femmes optent pour un accouchement dit physiologique ou naturel, moins médicalisé qu'un accouchement classique au sein d'une maternité. Ce type d'accouchement peut avoir lieu dans une maison de naissance, en plateau technique, à domicile ou dans la salle nature d'une maternité. Il est recommandé à la future maman d'élaborer un projet de naissance.

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Définition : qu’est-ce qu’un accouchement physiologique ou naturel ?

L’accouchement physiologique consiste à donner naissance de manière très peu médicalisée, sous la surveillance d’une sage-femme. Le recours à l’injection de produits et à la péridurale est exclu, les touchers vaginaux se font les plus rares possible. Il n’existe pas de définition claire de l’accouchement physiologique. La Haute Autorité de Santé (HAS) parle "d’accouchement normal". De son côté, Hélène Morin le définit comme une naissance qui a lieu à terme, soit entre 37 et 42 semaines d’aménorrhée, avec un fœtus unique dans le cadre d’une grossesse qui s’est bien passée d’un point de vue médical tant pour la mère que pour l’enfant. "Le terme « physiologique » sous-entend que l’accouchement se met en route tout seul, c’est une mise au monde qui se décide par elle-même avec des mécanismes hormonaux et musculaires. C’est une véritable danse entre la mère et le bébé", précise la sage-femme.

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Quelles sont les contre-indications à l'accouchement physiologique ?

Certaines situations représentent une contre-indication formelle à l’accouchement physiologique ou naturel :

  • Un diabète gestationnel ;
  • Une pré-éclampsie ;
  • Une grossesse gémellaire ou multiple ;
  • Un antécédent de césarienne ;
  • Un bébé qui se présente en siège ;
  • Un retard de croissance.

Pourquoi choisir un accouchement physiologique ?

L’accouchement physiologique permet de ressentir pleinement la naissance de son bébé, ce qui n’est pas forcément le cas avec la péridurale. Le travail progresse spontanément, sans intervention extérieure. Ce mode d’accouchement s’avère peu voire pas du tout médicalisé, ce qui rassure certaines femmes. Il n’y a ni piqûre ni épisiotomie et les touchers vaginaux sont réduits au strict minimum. Les futures mamans sont libres de choisir la position qui leur convient le mieux pour accoucher. C’est aussi une manière d’être fière de soi, de se sentir puissante dans sa féminité car pleinement actrice de la naissance de son enfant. Par ailleurs, l’accouchement physiologique permet de récupérer plus facilement ensuite.

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Rédiger un projet de naissance pour son accouchement physiologique

Si vous souhaitez accoucher de manière physiologique, il est important de le notifier dans votre projet de naissance. Ce document prend la forme d'une lettre dans laquelle vous inscrivez vos souhaits concernant votre accouchement. Cela permet de fournir les informations nécessaires à l'équipe qui sera présente le jour de votre accouchement tout en exprimant votre consentement ou votre refus pour certains actes (touchers vaginaux, épisiotomie...).

Accouchement physiologique : en quoi consiste la préparation ?

La préparation à l'accouchement reste essentielle, que l'on décide d'accoucher avec ou sans péridurale. Classiquement, celle-ci comprend 7 séances qui sont généralement assurées par une sage-femme libérale ou à la maternité. Elles sont prises en charges à 100% par l'Assurance Maladie. Ces séances visent à expliquer aux femmes le déroulement de la grossesse, de l'accouchement et du post-partum. De nombreux thèmes sont abordés, notamment le travail, la gestion des contractions, la poussée, l'allaitement, la naissance, le retour à la maison et les soins à apporter au nouveau-né. Dans le cadre d'un accouchement physiologique, d'autres méthodes de préparation à l'accouchement peuvent être proposées : le yoga, l'haptonomie, la sophrologie, l'accupuncture ou encore la préparation en piscine.

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Accouchement naturel : comment gérer la douleur ?

"Gérer la douleur" est un terme qui déplaît à Hélène Morin car toutes les femmes ne ressentent pas les choses de la même manière. "Certaines vont évoquer des sensations, de la puissance. Quoi qu’il en soit, la douleur est là, et elle ne se « gère » pas. Ce qui peut éventuellement se gérer, c’est le repos intermédiaire entre deux contractions : regarder comme ça fait du bien quand la contraction s’en va plutôt que regarder comme elle est puissante quand elle arrive", informe la spécialiste. Des techniques comme le yoga, le chant prénatal, l’haptonomie et la méditation peuvent aussi contribuer à mieux accueillir les contractions le jour J. En l’absence de péridurale, la femme peut se déplacer comme elle le souhaite et trouver la position qui se révèle être la plus agréable pour elle. Du matériel est également souvent mis à disposition pour gérer les contractions (ballons, suspension, piscine…).

Quelles positions pour accoucher sans péridurale ?

"On peut accoucher de manière physiologique dans n’importe quelle position, il n’y a pas de position idéale ! Tout est une question de ressenti et de lâcher prise. Si la future maman se sent bien sur le dos, on n’a aucune raison de lui demander de se mettre autrement", nuance d’emblée Hélène Morin. Contrairement à une idée reçue, l’accouchement physiologique n’implique pas nécessairement d’être debout, à 4 pattes, sur le côté ou accroupie, il faut simplement que la femme se sente libre de ses mouvements durant toute la durée du travail et au moment de la poussée.

Où accoucher de manière physiologique ?

L’accouchement physiologique peut avoir lieu dans une maternité dotée d’une salle nature, une maison de naissance, à domicile ou en plateau technique. Certaines structures offrent aux femmes la possibilité d’accoucher dans une baignoire remplie d'eau.


Sources

Entretien avec Hélène Morin, sage-femme libérale, formatrice à l’ANSFL

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