Pas plus de cancer chez les enfants nés par PMA
Les enfants nés sous PMA sont-ils plus à risque de développer des problèmes de santé ? Une équipe française apporte des résultats rassurants : pas plus de risque de cancer, tous types confondus, mais une possible très légère augmentation du risque de leucémie.
L'AMP concerne une naissance sur 30 en France
L’assistance médicale à la procréation (AMP) favorise la conception d’un enfant chez les couples confrontés à des difficultés ou à l’impossibilité de procréer naturellement. Les techniques les plus fréquemment utilisées sont l’insémination artificielle, et la fécondation in-vitro (FIV), classique ou par injection intra-cytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) avec transfert d’embryon frais ou congelé.
L’assistance médicale à la procréation concerne près d’une naissance sur 30 en France. Jusqu’alors, plusieurs études, souvent contradictoires, ont suggéré des augmentations de risque de certains troubles de la santé, notamment des cancers, parmi les enfants conçus par AMP. L’évaluation de ce risque constitue ainsi un réel objectif de recherche. Aujourd’hui, une vaste étude française permet de faire le point.
Pas d'augmentation du risque de cancer
Des scientifiques de l’Inserm et d’EPI-PHARE, conjointement avec des spécialistes de l’AMP, ont évalué ce risque de cancer dans l’une des plus grandes cohortes mondiales d’enfants nés après AMP. Ils ont exploité les données du Système National des Données de Santé (SNDS) pour identifier les enfants conçus par AMP (insémination artificielle, fécondation in vitro classique-FIV ou avec micro-injection-ICSI) et détecter la survenue d’un cancer chez les enfants conçus avec et sans AMP.
Au total, l’étude a porté sur les 8 526 306 enfants nés en France entre 2010 et 2021, dont 260 236 (3%) ont été conçus par AMP, et les a suivis jusqu’à un âge médian de 6,7 ans.
Au cours de ce suivi, 9 256 enfants dont 292 enfants conçus par AMP ont développé un cancer. Le risque de cancer, tous types confondus, n’était pas plus élevé chez les enfants conçus après AMP que chez les enfants conçus naturellement.
Une légère augmentation du risque de leucémie n’est pas exclue
Toutefois, une légère augmentation du risque de leucémie a été observée chez les enfants conçus par FIV ou ICSI. Cette augmentation est très faible, de l’ordre d’un cas supplémentaire pour 5 000 nouveau-nés conçus par FIV ou ICSI ayant atteint l’âge de 10 ans. Elle nécessite confirmation.
NON aux régimes, OUI à WW !
Des résultats rassurants, un suivi à poursuivre
L’absence d’une augmentation globale du risque de cancer est rassurante. Le suivi épidémiologique sera néanmoins nécessaire pour s’assurer que ce risque à long terme n’est pas plus élevé. Par ailleurs, les auteurs estime qu’il est par ailleurs "nécessaire de continuer les efforts de recherche pour comprendre quels mécanismes liés aux techniques d’AMP ou aux troubles de fertilité chez les parents pourraient induire l’augmentation du risque de leucémie, si celle-ci se confirmait".