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  • Familles XXL : pourquoi certains ne s'arrêtent jamais d'avoir des enfants ?

    Publié le  , mis à jour le 
    Lecture 3 min.
    Louise Ballongue
    Louise Ballongue Rédactrice web
    en collaboration avec Amélie Boukhobza (Psychologue clinicienne)

    Tandis que certains renoncent à avoir des enfants pour le bien de la planète, d'autres semblent résolus à la repeupler. Comment expliquer ces envies de multiplication ? Quels mécanismes sous-jacents poussent ces parents à donner la vie sans compter ? Analysons ensemble leurs motivations.

    Quelques mois à peine après avoir donné la vie, surprise : votre voisine est de nouveau enceinte. Une bénédiction, selon elle, qui ajoute encore "une dose d'amour" à sa fratrie XXL (six chères têtes blondes peuplent déjà son jardin). Loin de vous l'idée de la juger, mais tout de même. Quels mécanismes obscures la poussent à agrandir son clan ? Pourquoi n'est-elle déjà pas comblée par cette maison bien remplie ? À l'heure où la France connaît une chute historique de la natalité (1,68 enfant par femme en 2023, selon le site Améli), nous avons tenté de comprendre les motivations de ces familles XXL.

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    L'envie d'enfant, un désir (presque) personnel

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    Autrefois, les enfants venaient au monde naturellement. Fonder une famille était dans "l’ordre des choses" et sans contraception, l'enfant était le fruit aléatoire de la sexualité de ses parents.

    "Se marier était le passeport pour entrer dans la vie sexuelle. L’arrivée d’un bébé était quasi automatique. Les enfants, du moins ceux qui survivaient à une mortalité infantile élevée, devaient subvenir aux besoins des parents vieillissants", rappelle le sociologue Gérard Neyrand, dans les colonnes du journal La Croix.

    Sauf qu'en 2024, les choses ont (fort heureusement) bien évolué. À l'heure où les naissances sont de plus en plus surveillées, contrôlées et médicalisées - et où les enjeux environnementaux en dissuadent plus d'un de fonder une famille - "faire un enfant" apparaît comme un choix éclairé. Ou presque... ? Ce bébé, qu'il soit désiré ou non attendu, reste le fruit des désirs conscients et inconscients de ses parents.

    En effet, l'envie de voir à quoi ressemble le fruit de son amour, la reproduction familiale ("nous étions heureux avec mes frères et soeurs, je vais reproduire la même chose") ou le désir de fonder sa propre famille - en opposition à la sienne - sont autant de motivations qui poussent des milliers de futurs parents à franchir le pas.

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    Mais le désir d'enfant peut aussi découler de raisons moins nobles, comme le fait de vouloir sauver son couple (le bébé apparaît ici comme la solution), l'envie de monopoliser l'affection de l'être aimé (en ayant un bébé ensemble, l'autre est lié à soi toute sa vie) ou encore le désir d'être moins seule et/ou plus heureuse (le bébé vient alors compenser son propre malheur et insécurités).

    Autant de bonnes ou de mauvaises raisons, qui peuvent influer sur son désir de devenir parent.

    NON aux régimes, OUI à WW !

    Famille XXL : une manière de "rester vivant(e)" ou encore "d'éviter le vide"

    Face à ce besoin quasi vital pour certains "d'agrandir le clan", Amélie Boukhobza, psychologue clinicienne, précise que les motivations sont souvent complexes et profondes, "entre recherche d’accomplissement personnel, peur du vide, et besoin d’appartenance".

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    "Pour certains, chaque enfant renforce ce sentiment de cocon familial, comme une bulle protectrice où l’unité se solidifie à chaque naissance. Plus il y a d’enfants, plus la famille devient une sorte de tribu, où chacun a sa place et où le soutien semble infini. C’est un désir de lien, d'amour inconditionnel, qui parfois se confond avec une certaine peur de la solitude. Pour certains parents, tant qu’il y a un petit dernier à s’occuper, ils ne se retrouvent jamais seuls face à eux-mêmes. Le quotidien est tellement rempli qu’il n’y a pas de place pour l’introspection. C’est une façon d’éviter le vide, de repousser la question du "et après ?"", confie-t-elle, en préambule.

    Derrière ce choix, il y a aussi l’idée d’un accomplissement personnel.

    "Être parent devient le centre de la vie, presque une vocation, où chaque enfant symbolise une nouvelle étape de réalisation. Pour certains, c’est la période de la petite enfance, avec ce lien fusionnel, qui devient addictive : ne plus avoir de nourrisson à la maison, c’est un peu comme admettre que l’on avance en âge, que certaines étapes de la vie se ferment. Alors on repousse cette idée, en continuant d’agrandir la famille", ajoute l'experte.

    Mais il ne faut pas non plus oublier l'influence culturelle ou religieuse.

    "Dans certaines familles, avoir beaucoup d’enfants est valorisé, presque perçu comme un signe de prospérité ou de bénédiction. C’est une norme qui s’inscrit dans une tradition familiale, un modèle transmis de génération en génération. Là, le choix est moins individuel qu’imprégné de valeurs collectives", détaille la praticienne, avant de poursuivre : "Il y a aussi un aspect plus inconscient : multiplier les enfants, c’est parfois chercher à prolonger une sensation de contrôle, d’utilité. Chaque naissance permet de maintenir ce rôle où l’on est indispensable. Et puis, il y a ce besoin de transmission : laisser un héritage, faire perdurer quelque chose de soi. Plus il y a d’enfants, plus on a l’impression de se projeter dans l’avenir, de rester vivant à travers eux."

    En fin de compte, c'est une manière efficace "d’éviter de faire face à certaines questions peut-être plus difficiles…", affirme Amélie Boukhobza, en conclusion.

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