Cytomégalovirus : 300 infections congénitales par an
L'Institut de veille sanitaire (InVS) estime que près de 300 infections congénitales à cytomégalovirus sont détectées pendant la grossesse ou à la naissance chaque année en France. Une soixantaine d'entre elles conduisent à des interruptions de grossesse et parmi les nouveau-nés, une cinquantaine présentent à la naissance des manifestations clinico-biologiques de l'infection (soit une incidence de 6 infections symptomatiques pour 100 000 nouveau-nés vivants).
Le cytomégalovirus est transmis par contact étroit de personne à personne à partir de plusieurs sources (salive, urines, sécrétions vaginales, sperme...). La contamination se fait principalement dans la petite enfance par contact avec d'autres enfants touchés par le virus. Chez l'adolescent et l'adulte qui n'ont pas encore rencontré le virus, elle se fait par contact avec un jeune enfant contaminé ou par voie sexuelle. On estime en France qu'environ 50 % des femmes enceintes sont, en début de grossesse, séronégatives vis-à-vis du CMV. Quand une femme enceinte contracte le virus, ce dernier peut être transmis au foetus (infection congénitale) et dans ce cas entraîner dans 5-10 % des cas des anomalies à la naissance. Chez le nouveau-né symptomatique, les séquelles de l'infection à CMV peuvent être sévères (retard psychomoteur, surdité uni ou bilatérale...). Aujourd'hui, lorsque l'infection est confirmée chez la femme enceinte, la recherche d'une transmission au foetus n'est pas systématique (48 %). Elle est surtout pratiquée en cas de dépistage d'anomalies échographiques (67 %) ou lors de la mise en évidence d'une infection en début de grossesse. Les résultats de cette nouvelle étude ne devraient pas conduire les experts à recommander un dépistage de l'infection à CMV pendant la grossesse. Mais on peut espérer qu'ils s'attaquent à l'hétérogénéité au niveau des pratiques actuelles (suivi sérologique des grossesses, pratique de l'amniocentèse, recherche de l'infection à la naissance, détection précoce d'éventuelles séquelles).
Source : Enquête sur les infections congénitales à cytomégalovirus détectées pendant la grossesse ou à la naissance en France métropolitaine. Institut de veille sanitaire, 35 pages (décembre 2007).