Etre parent pour la première fois n’est pas toujours source de bonheur
L’arrivée d’un premier enfant serait encore plus mal vécue par les parents qu’un divorce, qu’un licenciement, ou même que la mort d’un conjoint, selon une étude publiée dans la revue Demography. Ce qui pourrait expliquer un taux de natalité faible dans certains pays développés.
La naissance d’un premier enfant est souvent vue comme un heureux événement et pourtant elle peut avoir des conséquences négatives sur le moral des jeunes parents. Une étude allemande rapporte qu’être parents pour la première fois peut être encore plus mal vécu qu’un divorce, un licenciement ou même la mort d’un conjoint.
Une tendance qui s’observe surtout chez les plus de 30 ans
Pour parvenir à ce constat, les chercheurs Mikko Myrskyla et Rachel Margolis ont interrogé 2 016 Allemands avant et après la naissance de leur premier enfant. A la question “Etes-vous satisfaits de votre vie ?“, les participants ont dû donner une note de 0 à 10 (10 étant le bonheur complet). Entre trois et cinq ans avant l’arrivée du premier enfant, les participants ont en moyenne évalué leur bonheur à 7,4 sur 10. Mais pour 70 % des personnes interrogées, cette note a baissé de 1,6 point pendant l’année, voire les deux années qui ont suivi la naissance du premier enfant. Une baisse de moral plus importante qu’après un divorce (-0,6 point), un licenciement (-1 point) et même la mort d’un conjoint (-1 point) !
Les jeunes parents qui ont vécu une baisse dans leur bonheur sont aussi ceux qui sont le plus susceptibles de ne pas avoir un deuxième enfant, rapporte l’étude. Une tendance qui s’observe notamment chez les parents de plus de 30 ans ayant fait des études.
Un écart entre le nombre d’enfant désirés et la réalité
L’objectif de cette étude était d’expliquer pourquoi il existe un écart entre le nombre d’enfants désirés par les couples et le nombre d’enfants qu’ils ont dans la réalité. Ainsi, en Allemagne, la majorité des couples souhaitent avoir deux enfants et pourtant le taux de natalité dans ce pays reste particulièrement bas, soit 1,5 enfants par femme.
Pour les auteurs de l’étude, ces résultats pourraient permettre de mettre en place des mesures visant à améliorer le bien-être des nouveaux parents et leur donner ainsi envie d’agrandir la famille !
Annabelle Iglesias
Source : Parental Well-being Surrounding First Birth as a Determinant of Further Parity Progression, Rachel Margolis and al, août 2015, Demography.