Fausse couche : l’administration de progestérone n’améliore pas les chances de mener une grossesse à terme
Il est en général conseillé aux femmes faisant des fausses couches à répétition de prendre de la progestérone en début de grossesse. Mais, une nouvelle étude révèle que l’administration de cette hormone n’augmenterait pas les chances de mener une grossesse à terme.
Les résultats d’une étude, publiée dans la revue The New England Journal of Medicine, remettent en cause le traitement préventif contre les fausses couches à répétition inexpliquées. Environ 5 % des femmes connaissent deux fausses couches de suite au cours du premier trimestre, et 1 % en font trois consécutives ou plus. Si jusqu’ici, on recommandait l’administration de progestérone en début de grossesse chez ces femmes à risque, une récente recherche démontre que ce traitement n’améliore pas les chances de mener une grossesse à terme.
Aucune différence significative observée
Pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont suivi 836 femmes. Au total, 404 participantes ont reçu de la progestérone en suppositoires vaginaux, les autres un placebo. Les résultats ont montré que 65,8 % des femmes ayant pris de la progestérone ont donné naissance à un bébé contre 63,3 % dans le groupe témoin. Malgré cette mince différence, les experts avancent un point positif : "plus de la moitié des participantes ont mené une grossesse à terme" indique le docteur Pfeifer.
Prendre de la progestérone avant le début de la grossesse ?
Au vu de ces résultats, quelques experts se demandent si l’on ne devrait pas plutôt donner de la progestérone après l'ovulation et non seulement après la confirmation de la grossesse. "Ce qui me préoccupe, c’est qu’on commence peut-être la progestérone trop tard" déclare le docteur Mary D. Stephenson, chef d'obstétrique et de gynécologie à l'université de l'Illinois à Chicago, qui n'a pas travaillé sur cette nouvelle étude. Pour lui, on devrait commencer l’administration avant que les femmes soient enceintes.
Si la prise de progestérone n’augmente pas les chances d’avoir un enfant, l’étude montre que la prise de cette hormone n'augmente pas le risque d'anomalies congénitales. "La progestérone ne fait pas de tort" affirme le docteur Arri Coomarasamy, l'auteur principal de l’étude. D'autres recherches dont désormais nécessaires pour confirmer, ou non, ce constat.