Plusieurs parents et l’ONG foodwatch portent plainte contre Lactalis
Deux mois après le début de l’affaire Lactalis et des laits contaminés par des salmonelles, l’ONG foodwatch, experte des questions d’alimentation, et plusieurs parents portent plainte contre Lactalis, afin que chaque acteur impliqué rende des comptes.
Suite au scandale des laits contaminés par des salmonelles, foodwatch, l’ONG européenne experte des questions d’alimentation veut des réponses. Après avoir listé pas moins de 12 infractions graves, l’organisation et plusieurs parents portent plainte ce mercredi 14 février contre Lactalis. L’ONG reproche le manque de transparence des différents protagonistes mis en cause. Pour elle, "tous les acteurs impliqués dans ce scandale alimentaire ont manqué à leurs obligations : fabricant, distributeurs, autorités publiques et laboratoire se sont montrés irresponsables". L’ONG veut éviter que cette affaire ne soit enterrée trop vite et que les différents protagonistes échappent à toute sanction. De son côté, le président de l’association des familles de victimes du lait contaminé aux salmonelles (AFVLCS), Quentin Guillemain, indique que son association déposera ce jeudi 15 février, 30 plaintes supplémentaires contre Lactalis et des enseignes de la grande distribution.
Un scandale évitable
Foodwatch affirme que ce scandale sanitaire, qui a causé l’hospitalisation de plusieurs nourrissons en France et à l’étranger, aurait pu être évité. "Les législations tant européennes que françaises font peser de nombreuses obligations sur tous les acteurs de la chaîne alimentaire. (…) Et pourtant, ils ont fait preuve de négligence", précise Karine Jacquemart, directrice de foodwatch. "Les infractions vont de la mise sur le marché d’un produit préjudiciable à la santé à l’inexécution d’une procédure de retrait ou de rappel d’un produit, en passant par la mise en danger d’autrui, l’atteinte involontaire à l’intégrité de la personne, ou encore l’exportation vers un pays tiers à l’Union européenne d’une denrée alimentaire préjudiciable à la santé", souligne le communiqué de presse de l’organisation. L’ONG rappelle, par ailleurs, que lorsque Lactalis a racheté l’entreprise Célia en 2006, celle-ci était au courant que plus de 140 nourrissons avaient été contaminés, l’année précédente, par une salmonelle présente dans l’usine de Craon. Or, le PDG de Lactalis, Emmanuel Besnier, a récemment reconnu qu’il était possible que des enfants aient été contaminés par la même bactérie pendant douze ans. Une aberration ! Enfin, foodwatch n’épargne pas les autorités publiques. L’ONG déplore la gestion défaillante de cette crise alimentaire touchant les plus petits.
Des recommandations pour éviter un nouveau scandale alimentaire
Comment éviter de nouveaux dysfonctionnements ou scandales sanitaires ? Selon Foodwatch, les sanctions sont souvent clémentes dans ces affaires. Pour l’ONG, elles "devraient être plus dissuasives et exemplaires". Par ailleurs, elle préconise une totale transparence des différents maillons de la chaîne de production et de distribution et la création d’une agence indépendante.