Maternités : le SYNGOF tire la sonnette d’alarme pour cet été
Pour le Syndicat des gynécologues obstétriciens de France (SYNGOF), la situation des maternités est critique, à tel point qu’il publie ce 31 mai un communiqué pour tirer la sonnette d’alarme. Pour son président, le Dr Bertrand de Rochambeau, en raison du manque de médecins, de sages-femmes et d’autres professionnels de santé, les maternités ont atteint "un niveau critique qui met en danger les femmes". Selon lui, "l’accident est imminent".
Les mots sont durs et peuvent effrayer. Ils sont pourtant le reflet de la situation actuelle, selon le Dr Bertrand de Rochambeau, président du SYNGOF.
Le syndicat déplore la pénurie de soignants dans les maternités, qui a atteint un "niveau critique" avec la possibilité pour certaines femmes enceintes de ne pas accoucher dans la maternité qui la suit habituellement, car il existe désormais un risque de "fermetures estivales inopinées".
Une gouvernance administrative
Le Dr Bertrand de Rochambeau plaide pour que l’on écoute davantage les soignants. "Aujourd’hui, les décisions sont prises par les administrations des hôpitaux et par l’État à travers les Agences régionales de santé (ARS). La crise de l’hôpital n’est pas nouvelle, les urgences étaient en grève en 2019 déjà, bien avant le Covid. On avait déjà prévenu il y a quelques années que dans ces conditions les soignants finiraient par s’en aller, eh bien on y est : les soignants s’en vont désormais".
Selon le syndicat, il existe actuellement un manque de professionnels de santé de différentes spécialités : des sages-femmes, des gynécologues-obstétriciens mais aussi des médecins anesthésistes-réanimateurs et même des pédiatres.
Des trous dans les plannings
La périnatalité est donc en "grande souffrance" ajoute le président du Syngof, qui explique qu’avec le manque de personnel, les plannings sont difficiles à tenir. "Avant les départs de soignants, les plannings étaient difficiles à tenir mais on y arrivait. Maintenant, avec 20 à 30 % de salariés en moins, il y a des trous dans les plannings et l’hémorragie n’est pas prêt de se tarir, car les signaux envoyés par les pouvoirs publics ne sont pas encourageants".
La solution ? Une meilleure reconnaissance des soignants
Pour le médecin, la solution réside dans une meilleure reconnaissance des soignants. C’est ce qui permettra d’éviter "les fermetures estivales inopinées de maternités", ou "pire, les fermetures définitives après accidents graves".
Pour le Dr De Rochambeau, aucune région de France n’est épargnée, même pas en Île-de-France. Et quand on lui demande s’il est optimiste pour l’avenir sa réponse est claire : "A court terme non, à long terme oui mais j’ai peur qu’il faille qu’un accident grave arrive pour que nos politiques prennent conscience de la gravité de la situation".