Fausse couche : Paula Forteza propose un arrêt de travail de trois jours
Chaque minute, 44 grossesses sont arrêtées spontanément. Contrairement au nom qu’elle porte, la fausse couche est bien réelle et entraîne de grandes souffrances psychologiques chez la femme qui l'a subie. Le silence fait autour de la fausse couche, par crainte ou par pudeur, doit être levé.
“Un événement extraordinairement fréquent”
La fausse couche concerne environ une femme sur dix et se traduit par une interruption spontanée qui survient au cours des 5 premiers mois de grossesse. Au niveau mondial, à peu près 23 millions de femmes font une fausse couche chaque année. C’est une épreuve particulièrement difficile, qu’a subie la députée écologiste indépendante Paula Forteza. En effet, elle a récemment confié au Nouvel Obs qu’en tant “que femme, j’ai réalisé que je n’étais pas armée pour traverser cette épreuve. Je me suis sentie seule, isolée, sans information concrète”.
En effet, la fausse couche est un sujet délicat, encore tabou en France et écarté de la santé publique. C’est pourquoi elle souhaite que la fausse couche soit mieux prise en charge. Cette dernière doit être psychologique, mais aussi médicale. Ainsi, une “hospitalisation” pourrait également être proposée aux femmes victimes d’une fausse couche, selon Paule Forteza.
Un congé spécifique de 3 jours
La députée a décidé d’en faire un combat et a dévoilé son projet de loi le 30 mars 2022. Elle souhaite, entre autres, sensibliser et mieux communiquer autour de la fausse couche. Elle aimerait instaurer la possibilité de prendre un arrêt de travail pendant 3 jours suite à une fausse couche, à l’instar de la “Nouvelle-Zélande. C’est un moyen de reconnaître officiellement et symboliquement l’existence de ce moment, et du deuil qu’il induit." Pour Paula Forteza, même si "la fausse couche n’est pas une maladie, [...] c’est un événement marquant qui nécessite du temps pour s’en remettre. Tant pour la femme que pour le conjoint."
Elle souhaite aussi un droit à l’information, qui constitue l'un des autres piliers de son projet législatif. Ainsi, selon elle, il est indispensable de "parler de la grossesse et des risques associés, et cela, dès l’école." Et d’ajouter qu’il "est totalement incompréhensible que cela ne soit pas évoqué lors des cours d’éducation sexuelle. C’est un sujet qui mérite d’être compris et appréhendé des femmes, mais aussi des hommes."
Elle revendique également un meilleur parcours de soins, en créant une prise en charge spécifique à la fausse couche, qu’il s’agisse de la femme ou de son partenaire.
1 👩sur 10 a déjà fait une fausse couche.
— Paula Forteza (@PaulaForteza) March 30, 2022
Une expérience traumatisante qui reste un véritable tabou en 🇫🇷 !
C'est pourquoi j'ai déposé une proposition de loi pour une meilleure prise en charge de la fausse couche.
Thread👇
Dossier : https://t.co/T5O0ieYEme pic.twitter.com/qmVhK24Bgw