Ses maux de ventre étaient en réalité provoqués par un foetus logé entre ses intestins
A la Réunion, une femme de 37 ans qui consultait pour des crampes d’estomac a découvert qu’elle était en fait enceinte de 23 semaines, et que son bébé se logeait entre ses intestins. Un cas de grossesse extra-utérine assez rare.
Elle souffrait de ballonnements extrêmes et de crampes à l’estomac, mais ne s’attendait pas à cette révélation. A la Réunion, une femme de 37 ans a décidé de consulter un médecin alors qu’elle souffrait de douleurs abdominales depuis une dizaine de jours. Mais les résultats qui lui sont revenus ont indiqué tout autre chose qu’un ennui gastrique : "L’échographie a révélé un endomètre épaissi, un utérus vide et une grossesse abdominale à 23 semaines de gestation", précise les auteurs de l’étude de cas. Autrement dit, un fœtus "normalement formé" grandissait dans sa cavité abdominale, c’est-à-dire l’espace entre l'estomac et l'intestin.
Une grossesse extra-utérine rarissime
Ce cas de grossesse abdominale révélée le 9 décembre par le New England Journal of Medicine est plutôt rare. Il s’agit d’un type de grossesse extra-utérine (en dehors de l’utérus) qui se produit directement dans l’abdomen. Un phénomène possible dans un certain contexte : quand le fœtus commence à se développer dans les trompes de Fallope ou dans les ovaires, et que ceux ci se rompent, permettant au fœtus de "s'échapper" dans la cavité abdominale. Néanmoins, ce n’est pas un sujet que l’on rencontre souvent : moins de deux pour cent des grossesses sont des grossesses sont extra-utérines et environ 1% des grossesses extra utérines sont des grossesses abdominales.
Un bébé viable né à 29 semaines
Cette nouvelle n’était toutefois pas des plus heureuses : dans ce genre de cas, le risque de décès du fœtus atteint 90 pour cent et un cinquième de ceux qui survivent souffrent de malformations congénitales ou de lésions cérébrales. La grossesse abdominale est associée à un taux de mortalité maternelle compris entre 0,5 % et 18 %, soit plus de 7 fois supérieur à celui des autres grossesses ectopiques (en dehors de l'utérus).
Les bébés sont estimés "viables" hors de l’utérus à partir de 24 semaines, mais les médecins ont demandé à la femme d'attendre 29 semaines de gestation pour accoucher. A cette échéance, ils ont décidé de faire naître le bébé en pratiquant une incision dans l’abdomen de la maman avant de transférer le nouveau-né en unité de soins intensifs néonatals.
La mère, quant à elle, a dû subir une intervention chirurgicale 12 jours après la naissance pour permettre aux médecins de retirer le reste de son placenta. Elle est ainsi restée 25 jours à l’hôpital et son enfant a pu sortir après 2 mois d'hospitalisation. Impossible pourtant de savoir comment vont la mère et l’enfant, à ce jour : les deux ont disparu des radars médicaux depuis.