Cancer de la prostate : quels sont les facteurs de risques ?
Antécédents familiaux, régime alimentaire... Aujourd'hui, les experts s'accordent à reconnaître l'influence de certains facteurs, dont le principal reste sans nul doute l'âge. Doctissimo passe en revue les principaux accusés.
Avec plus de 71 000 nouveaux cas par an, le cancer de la prostate représente le premier cancer de l'homme en France. Découvrez les principaux facteurs de risque identifiés.
Age
L'âge est sans conteste le principal facteur de risque. Plus des trois quarts des cancers de la prostate sont diagnostiqués chez des hommes de plus de 65 ans.
Facteurs familiaux
Les hommes ayant des parents du premier degré (père ou frères) victimes d'un cancer de la prostate ont plus de risques d'être eux-mêmes atteints. Les études décrivent une multiplication de 2 à 5 fois du risque par rapport à un homme sans antécédent familial 1,2,3. Actuellement, plusieurs équipes travaillent à la recherche des gènes responsables des tumeurs prostatiques. Depuis 1996 et l'identification du gène HPC1 4 par des équipes américaines et suédoises, les recherches ont progressé et un à un les gènes de susceptibilité sont identifiés 5,6,7.
Facteurs ethniques
Les études effectuées sur la population américaine montrent que l'incidence du cancer de la prostate est plus importante chez les hommes de couleur 8,9. Néanmoins, les Africains et les Japonais n'ayant pas immigré aux Etats-Unis présentent un risque plus faible de cancer de la prostate. L'explication pourrait se trouver dans le changement des habitudes alimentaires (nourriture riche en matière grasse), le tabagisme ou l'exposition à certains polluants environnementaux (cadmium, etc.).
Alimentation
Un régime alimentaire contenant trop de matières grasses pourrait favoriser la survenue de cancer de la prostate. Les graisses animales 10 seraient les plus dangereuses.
Une récente recherche 11 suggérait qu'un régime riche en calcium et faible en fructose augmente le risque de cancer de la prostate. Ce dernier lien apparaît encore aujourd'hui très controversé.
Antécédents de vasectomie
Il n'existe pas de consensus quant au risque lié à une vasectomie 13. Néanmoins, les études retenant ce critère comme significatif soulignent que plus cette opération est réalisée à un jeune âge, plus son influence est importante 12.
Le taux d'hormones sexuelles
De hauts niveaux d'hormones mâles appelées androgènes pourraient augmenter le risque de cancer de la prostate chez certains hommes. Ce facteur est aujourd'hui qualifié de possible et non de certain.
Activité physique, masse corporelle et sédentarité
La plupart des études épidémiologiques ont observé un risque plus important de cancer de la prostate chez des personnes ayant des indices de masse corporelle trop élevés. La sédentarité, le manque d'exercice physique et l'obésité sont ainsi retenus comme pouvant avoir une influence sur la survenue de cette maladie.
Chlordécone
Le chlordécone est un pesticide extrêmement toxique, utilisé massivement dans les champs de bananes en Martinique et en Guadeloupe. Ses effets néfastes pour la santé sont reconnus depuis les années 1960. Interdit en France en 1990, il a continué à circuler dans les Antilles jusqu’en 1993, contaminant l’intégralité de la faune et la flore antillaise, mais aussi sa population. Selon Santé publique France (rapport de 2018), plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et en Martinique a été contaminée par le chlordécone. Le pesticide est à l’origine de nombreux cancers, notamment de la prostate.
Autres facteurs de risque
L'alcool, un temps suspecté, ne semble pas avoir d'influence sur ce type de cancer 14. De la même manière, aucune étude à ce jour ne semble pouvoir confirmer un quelconque effet du stress. Plus étrange, l'exposition au soleil pourrait jouer un rôle protecteur 15. En interrogeant plus de 200 hommes victimes de cancer de la prostate, il apparaît que les hommes ayant subi les plus fortes expositions aux UV sont atteints de la maladie plus tardivement, en moyenne 5 ans plus tard.
Par ailleurs, on sait que l'exposition augmente la production de vitamine D, qui a pu enrayer la croissance de cellules cancéreuses de la prostate en laboratoire 16.