Le grincement des dents ou bruxisme définit tout grincement ou serrement des dents "à vide", c'est à dire en dehors des phases de mastication et de déglutition. Les conséquences sont mineures lorsque le phénomène reste occasionnel. Mais s'il persiste, les dommages peuvent être irréversibles. Doctissimo fait le point.
Dents usées, sensibles ? Douleurs musculaires et crispations de la mâchoire au réveil ? Vous souffrez peut-être de bruxisme. Caractérisée par un grincement intempestif des dents, le jour ou la nuit, cette pathologie est souvent liée au stress.
Le grincement de dents, qu'est-ce que c'est ?
Le bruxisme ou grincement de dents concerne autant les enfants que les adultes. Il peut se manifester la journée ou la nuit. Lorsqu'il est diurne (pendant la journée), la personne est consciente de la pression qu'elle exerce sur ses dents. La volonté suffit donc à détendre la mâchoire.
Mais dans 80 % des cas, le bruxisme est nocturne (bruxisme du sommeil) et cela pose davantage de problèmes. En effet, le "bruxomane" n'a pas conscience de sa crispation mandibulaire. Au cours de la nuit, "une personne atteinte de bruxisme peut frotter ses dents pendant 6 à 8 minutes d'affilée !" confie le Professeur François Unger de l'Association dentaire française (ADF). Le bruxisme diurne toucherait environ 6 % des français.*
Les symptômes du bruxisme
On distingue deux types de bruxisme :
- Lorsque la personne exerce une pression sans frottements, le bruxisme est dit "centré" ;
- Si les pressions de la mâchoire sont accompagnées de grincements de dents, on parle de bruxisme "excentré".
La majorité des "bruxomanes" grincent des dents pendant leur sommeil. Quand les frottements font du bruit, c'est souvent le conjoint qui dépiste le trouble. Si la tension exercée par la mâchoire n'est pas accompagnée de bruits, des symptômes caractéristiques peuvent alerter : le réveil est souvent doublé de douleurs à la mâchoire et de migraines.
Des conséquences lourdes
Lorsqu'il est chronique, le grincement des dents provoque de graves dommages sur la dentition et sur la mâchoire. Les conséquences sur les dents sont l'usure, pouvant aller jusqu'à l'atteinte des nerfs voire une fracture de la dent. Survient alors une sensibilité accrue aux aliments acides ou sucrés et aux changements de température.
Les gencives et la mâchoire peuvent elles aussi subir des modifications résultant d'une adaptation aux pressions exercées. Dans les cas les plus sévères, cela peut même changer l'apparence du visage.
Le stress à l'origine du bruxisme
Deux causes peuvent expliquer les cas de bruxisme :
- L'altération de la fermeture des dents et le stress. Lorsque les dents sont mal alignées ou que quelques-unes sont absentes, le contact entre les dents est instable et le patient se dit "gêné". Par réflexe, il a tendance à frotter et à serrer ses dents pour user les dents qui le dérangent ;
- La seconde et principale cause réside dans un trouble psychosomatique. Autrement dit, les angoisses et le stress se manifestent la nuit par une pression exercée sur les dents. Le Pr. Unger estime que "l'usure des dents par bruxisme est l'une des conséquences des plus gênantes des effets du stress sur notre bouche". Comme le patient n'en a pas conscience, ces cas nocturnes sont très difficiles à traiter.
Que faire si l'on grince des dents ?
Premier réflexe à avoir, aller consulter ! Tout bruxisme soupçonné doit être confirmé par une visite chez le dentiste qui mesurera l'usure dentaire. Mais le Pr. Unger précise que "le bruxisme n'est pas une maladie et que son intensité peut varier dans le temps pour un même individu". Une personne peut grincer des dents toute sa vie comme il peut le faire seulement un certain temps - ou bien pendant plusieurs années et arrêter ensuite.
Les traitements du bruxisme
À ce jour, il n'existe pas de solution pour agir sur la cause du bruxisme. Les traitements proposés visent donc à réduire les frottements pour en limiter les effets nuisibles. Le chirurgien-dentiste peut aujourd'hui proposer deux techniques :
- La confection d'une gouttière nocturne peut être envisagée afin de protéger les dents en empêchant les mâchoires de se toucher ;
- La toxine botulique; c'est une neurotoxine, qui va bloquer l'influx nerveux et donc la contraction des muscles au niveau de la mâchoire ;
- Si cela ne suffit pas, l'autre technique appelée biofeedback consiste à poser des capteurs qui font sonner un réveil lors des épisodes de bruxisme. Elle est efficace, mais temporaire.
La seconde voie réside dans la prise en charge psychologique du patient, afin de comprendre les causes de l'anxiété et du stress. Des séances de relaxations peuvent être bénéfiques. Certains psychologues comparent le bruxisme à une issue de secours de la surcharge émotionnelle. En dehors des suivis psychologiques, il convient de :
- Diminuer tous les facteurs de stress ;
- Réduire les aliments contenant de la caféine ;
- Relaxer sa mâchoire en la massant avant le coucher.