Prévention de la dermatite atopique
On entend par prévention primaire l'ensemble de mesures prises pour empêcher qu'une maladie se déclare. Dans le cas de la dermatite atopique, cette prévention primaire concerne surtout les enfants à risque, c'est-à-dire ceux qui ont des antécédents familiaux et/ou présentent une peau sèche à très sèche. Cependant, l'efficacité de ces mesures reste très difficile à évaluer.
La validation des mesures de prévention primaire est très difficile dans la dermatite atopique du fait du caractère multifactoriel de la maladie. En outre, tous les enfants à risque ne développeront pas la maladie, tandis qu'à l'inverse, même les personnes sans facteur de risque ont 10 % de chances de développer la maladie.
Prévention de la dermatite atopique : des mesures non validées
Ainsi, les mesures parfois préconisées pour prévenir la maladie ne sont pas validées scientifiquement. Elles concernent surtout les enfants à risque et les femmes enceintes avec des antécédents d'atopie.
Le dermatologue intervient très rarement dans la prévention primaire. C'est exceptionnellement le cas pour des familles ayant des antécédents "lourds" comme l'existence de plusieurs parents proches atopiques ou allergiques connus, ou des antécédents de manifestations sévères de maladie atopique.
- Les études épidémiologiques concernant l'éviction de certains aliments chez la femme enceinte avec des antécédents de dermatite atopique pour prévenir l'apparition de la maladie chez son enfant sont difficiles à évaluer. Certains résultats avaient suggéré l'utilité de consommer des produits laitiers fermentés riches en lactobacilles. Mais pour l'instant, aucune indication formelle n'est émise auprès de ces femmes.
- La prévention chez les enfants à risque est, elle, plus suivie par les parents qui craignent de voir leurs enfants touchés par cette maladie qu'ils redoutent. Mais là-encore, presque aucune donnée n'est concluante : éviction précoce des allergènes, notamment de poils d'animaux, alimentation avec des substituts de lait maternisé... Dans ce domaine, seul l'allaitement maternel, sans régime particulier pour la mère, est recommandé.
Prédispositions génétiques de la dermatite atopique
Certaines études montrent qu'une meilleure connaissance de la génétique de la dermatite atopique, et en particulier des mutations de la filaggrine cutanée, pourraient interagir avec des facteurs environnementaux. En cas de mutation, le contact précoce, dès la naissance avec un chat, semble augmenter les risques de manifestations cliniques de la maladie avant l'âge d'un an. Ces résultats pourraient justifier l'éviction de certains allergènes dès le plus jeune âge chez ces personnes prédisposées.