Chez ceux qui n'ont pas éliminé spontanément le virus, l'infection devient chronique. Dans la majorité des cas, l'hépatite C n'entraîne pas de lésions très étendues du foie. Mais pour 20 % des patients, la maladie peut évoluer vers la cirrhose, parfois plusieurs années après la contamination. Quels sont les différents stades de la maladie ? Quels sont les facteurs aggravants ? Petite histoire d'une maladie silencieuse.
L'hépatite C est une maladie fréquente. Pas moins de 3 % de la population mondiale est victime d'une infection chronique par le virus de l'hépatite C (VHC). Souvent asymptomatique, l'hépatite chronique C n'en est pas moins une cause majeure de cirrhose et de cancer primitif du foie. Enfin, la cirrhose liée à l'hépatite C est actuellement la première cause de greffe de foie en Europe.
De la contamination à la fibrose
Après une période d'incubation de 4 à 6 semaines, la gravité de l'infection tient au pouvoir d'altération que le virus a sur le foie. Le virus ne se limite d'ailleurs pas à l'infection de ce seul organe : des séquences d'ARN viral ont en effet été détectées dans les cellules mononucléées (avec un seul noyau) du sang et on le retrouve également au niveau thyroïdien ou articulaire, sous forme de maladies auto-immunes.
Lors d'une hépatite, les cellules du foie -hépatocytes- à l'origine de toutes ses fonctions, sont détruites. Un tissu cicatriciel - la fibrose - les remplace. Le stade ultime de la fibrose s'appelle la cirrhose. Enfin, la cirrhose est un important facteur de risque de cancer primitif du foie.
Une action en quatre temps
Le virus se caractérise ainsi non seulement par un risque élevé de chronicité, mais aussi par sa capacité à se multiplier tout au long de l'évolution de la maladie.
Sources :
Chez les patients qui n'ont pas éliminé spontanément le virus, on distingue quatre stades de gravité de l'hépatite virale C :
- 20 à 30 % des sujets infectés éliminent spontanément le virus ;
- 70 à 80 % des sujets infectés évoluent vers une forme chronique de l'hépatite C ;
- Parmi eux, près de la moitié des cas évolue vers une chronicité peu active qui, selon les cas, ne conduira à aucune évolution ou à une cirrhose après 30 ans ou plus d'incubation de la maladie ;
- L'autre moitié évolue vers une hépatite chronique modérément active ou très active qui aboutit à une cirrhose entre 10 et 20 ans, selon la gravité. Parmi ces cas, certains développeront un cancer primitif du foie.
La majorité des malades ne meurent pas de leur maladie hépatique.
Des facteurs aggravants
Il ressort cependant aujourd'hui de la plupart des études que l'évolution du processus conduisant à une fibrose relève essentiellement de facteurs aggravants parmi lesquels la consommation d'alcool, le tabac et l'excès de poids.
La vitesse d'évolution de la maladie semble plus intimement liée à l'âge du patient au moment de la contamination.
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