Le 30 janvier 2008, la Ministre de la santé Roselyne Bachelot a fait le point sur la lutte contre les infections nosocomiales. Globalement, la situation s'améliore puisque 80 % des établissements ont de bons résultats. Mais il reste des points noirs que le gouvernement entend combattre.
La lutte contre les infections nosocomiales s'est améliorée. Selon le nouveau bilan du ministère de la santé, la France se situe aujourd'hui dans la bonne moyenne de l'Europe avec 4,97 % de patients touchés, loin devant la Grèce (9,3 %) et derrière la Slovénie (4,6 %).
Des améliorations notables dans la lutte contre les infections nosocomiales
"Certes, nos établissements de santé sont globalement bien impliqués dans la lutte contre les infections nosocomiales et je tiens à souligner l'effort croissant des établissements de santé pour améliorer la qualité et la sécurité des soins" déclare la Ministre de la santé Roselyne Bachelot, qui n'entend cependant pas se contenter de ces résultats, qu'elle considère comme "perfectibles". Selon l'indice ICALIN (Indice composite des activités de lutte contre les infections nosocomiales) qui va de A à F (du très bon au plus mauvais), 80 % des établissements ont de bonnes voire de très bonnes notes (classés A ou B). Les établissements n'ayant pas répondu au questionnaire, au nombre de 25, représentent moins de 1 %. Ils se retrouvent ainsi en fin de liste. Les deux premiers lauréats sont à égalité pour les CHU : le GIH Bichat/Claude Bernard (APHP) et l'Hôpital européen Georges Pompidou (APHP). Le tableau de bord des infections nosocomiales pour les établissements de santé (résultat 2006) est disponible en ligne.
Infections nosocomiales : des éléments à améliorer
Concernant la surveillance des infections après une intervention chirurgicale, la situation s'est améliorée, mais les résultats sont encore légèrement en deçà de l'objectif de 75 % fixé par le Plan 2005-2008. Cette surveillance est, en effet, désormais pratiquée par 72 % des établissements. Pour améliorer cette situation, la Ministre prévoit de sanctionner dès l'année prochaine les hôpitaux ne l'effectuant pas, en "répercutant négativement le défaut de vigilance, grâce à la modification du score agrégé qui rendra ainsi mieux compte de la qualité des établissements. Ce score agrégé qui permettra de classer les établissements contribuera à améliorer encore la transparence, en facilitant la lecture du tableau de bord des infections nosocomiales".
Par ailleurs, les 2 000 à 2 500 infections nosocomiales ostéo-articulaires par an sont très préoccupantes, du fait de leurs conséquences : 50 % des patients arrêtent leur activité professionnelle à la suite d'une infection prothétique profonde. Pour l'autre moitié, l'arrêt de travail est, en moyenne, de deux ans. Pour faire face à ce problème, la Ministre a décidé de créer dès 2008 six centres de recours et de compétence (+ 4 autres en 2009). "La mission de ces centres sera d'assurer une expertise et une prise en charge de qualité des infections ostéo-articulaires en réunissant autour du patient l'ensemble des compétences nécessaires".
Journée nationale "hygiène des mains"
Par ailleurs, ce nouveau bilan de la lutte contre les infections nosocomiales est l'occasion de rappeler que la plupart des infections peuvent être prévenues grâce à des gestes simples dont la première est le lavage des mains. La Ministre va instaurer le 23 mai 2008 une journée nationale "hygiène des mains" dans les établissements de santé. "Je demande aux directions de ces établissements et au personnel médical de faire preuve à cette occasion d'une implication exemplaire de manière à favoriser la généralisation de quelques bonnes pratiques susceptibles de diminuer très significativement la prévalence des infections nosocomiales" précise la Ministre qui signera à l'occasion de cette journée, la charte pour des soins propres de l'Organisation Mondiale de la Santé.