On connaît aujourd'hui de nombreuses maladies à composante héréditaire, mais on sait moins que c'est également le cas des maladies cardiovasculaires où des antécédents familiaux peuvent aider à prédire le risque de chaque individu et ainsi de mieux le prévenir.
Un proche a-t-il été victime d'un accident cardiovasculaire ? Peut-on être malade de père en fils ? La connaissance d'antécédents familiaux permet à chacun de mieux préserver la santé de son coeur.
Hérédité et maladie cardiovasculaire
La réponse est "oui" : certains facteurs génétiques peuvent avoir une influence sur le risque d'apparition et de développement des maladies cardiovasculaires ! C'est lors d'une mutation génétique qu'une ou des modifications peuvent entraîner un dysfonctionnement sur un aspect du système cardiovasculaire. Les mutations génétiques proviennent des parents : leur code génétique est recopié dans chaque cellule au cours de développement du bébé.
Ces modifications peuvent entraîner des dysfonctionnements : une mauvaise métabolisation du cholestérol, une mauvaise résistance des vaisseaux sanguins, une mauvaise communication des cellules cardiaques... Ainsi, on peut dire que les gènes sont un facteur de risque des maladies du coeur.
Les composantes héréditaires des maladies cardiovasculaires
Comme pour cancers du sein, de l'ovaire, du côlon, les allergies, l'asthme, le diabète, l'ostéoporose…, plusieurs affections cardiovasculaires ont une composante héréditaire :
- L'infarctus : le suivi de près de 8 000 employés de la ville de Paris de 43 à 52 ans pendant 23 ans a permis de montré que, après élimination des facteurs que l'on sait être classiquement associés au risque d'infarctus (tabagisme, hypertension, obésité, diabète, hypercholestérolémie), le risque de mort subite pour un individu donné est presque doublé (multiplié par 1,8) lorsqu'un de ses parents a eu lui-même une mort subite. Plus encore, l'âge de décès par mort subite chez un individu donné est corrélé à l'âge de décès du parent mort subitement 1 ;
- Les arythmies cardiaques : les risques de fibrillation auriculaire 2 ou les arythmies cardiaques graves sont multipliés par près de trois lorsqu'un des parents en souffre également ;
- Les maladies valvulaires cardiaques : certaines affections banales comme l'insuffisance mitrale par prolapsus ou encore le rétrécissement calcifié de la valve aortique peuvent également se présenter sous une forme familiale 3.
- L'insuffisance cardiaque : cette affection très courante pourrait avoir une composante familiale. Le risque des enfants de patients est triplé ! 4
- L'athérosclérose : c'est plus les facteurs de risque de l'athérosclérose qui sont là incriminés. Au sein d'une même famille, l'environnement partagé recèle des mêmes bourreaux du coeur : tabagisme passif ou actif, pollution, mauvaises habitudes alimentaires, stress…
Mais trop souvent encore, les maladies cardiovasculaires apparaissent comme une fatalité alors qu'il est réellement possible de réduire son propre risque.
Des facteurs de risques encore trop négligés
Selon une étude demandée par la Société française de cardiologie 5, 38 % des personnes de plus de 45 ans ont dans leur entourage proche une personne qui a des antécédents cardiovasculaires. Dans près d'un cas sur deux, le père est concerné. Mais parmi-eux, seuls 41 % déclarent avoir modifié leurs habitudes de vie à la suite de l'accident de ce proche. Mais l'impact même de la maladie reste faible puisque seul 60 % des individus victimes d'une maladie cardiovasculaire affirment avoir changé leurs comportements.
Pourtant, au-delà de 45 ans, les personnes interrogées présentent au moins deux facteurs de risques (en plus de l'âge). Enfin, certains comportements sont plus faciles à changer que d'autres : 76 % des personnes concernées par l'accident d'un proche déclarent surveiller leur alimentation, mais 45 % ne pratiquent pas d'activité physique régulière.
Comment prévenir les maladies cardiovasculaires ?
Connaître l'affection cardiovasculaire d'un parent est une occasion privilégiée pour tenter de réduire ses propres risques en mettant en oeuvre des mesures simples.
- Arrêter de fumer : d'après le sondage, 13 % des Français de plus de 45 ans sont fumeurs ;
- Contrôler son poids : mais au-delà du poids (47 % des personnes interrogées sont en surpoids), c'est la répartition de la graisse qui conditionne le risque. La graisse dans le ventre constitue un facteur de risque plus important ;
- Lutter contre la sédentarité : pour réduire son risque cardiovasculaire, un minimum d'activité physique est facilement accessible. Il suffit d'effectuer dans une journée un total de plus de 30 minutes de marche d'un pas rapide : monter les escaliers à pied, limiter l'usage de sa voiture, faire du sport…
- Manger équilibré : plus difficile à mettre en oeuvre, cette mesure privilégie une alimentation variée, pauvre en matières grasses animales, en sel et riche et fruits et légumes ;
- Se faire dépister : il est conseillé aux membres de la famille de victimes de décès soudain d’origine cardiaque de se prêter à un dépistage des maladies cardiovasculaires. N'hésitez pas à en parler à votre médecin pour qu'il vous prescrive les examens nécessaires.
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