La plupart des maladies sexuellement transmissibles peuvent heureusement être traitées avec efficacité. Mais il est indispensable d'intervenir tôt et de soigner les partenaires pour éviter de nouvelles infections et le développement de complications.
L'existence d'une lésion génitale ou d'autres symptômes évoquant une maladie sexuellement transmissible doit amener à consulter dans les plus brefs délais. En effet, l'automédication est à proscrire dans ces cas, car l'utilisation d'antibiotiques ou de crèmes inadaptées risque d'être partiellement efficace et de laisser l'infection évoluer silencieusement.
En réalisant un diagnostic précis, le médecin pourra prescrire le traitement approprié et vérifier éventuellement son efficacité par de nouveaux examens.
Des résistances apparaissent
Les infections gonococciques étaient auparavant traités par la pénicilline. L'apparition de résistances à cet antibiotique a conduit à utiliser de nouvelles molécules plus efficaces. Il s'agit le plus souvent de traitements "minute", efficaces en une seule prise. Cependant, huit jours après, de nouveaux prélèvements sont nécessaires pour vérifier la disparition des germes.
Une syphilis récente est traitée par des antibiotiques adaptés, pendant quinze jours par voie orale, ou par une injection unique de pénicilline. Si elle est ancienne (syphilis secondaire ou tertiaire) le traitement doit être poursuivi un mois. Des examens sanguins réguliers doivent ensuite être réalisés pour confirmer la disparition de l'infection. En cas de syphilis récente, le traitement antibiotique peut entraîner une réaction passagère, la réaction d'Herxheimer. Celle-ci est probablement liée à la destruction de l'agent responsable, le tréponème pâle, qui libère des produits toxiques dans l'organisme. Les signes (fièvre, céphalées, nausées, malaise) se résolvent en 24 heures.
Le traitement des infections à chlamydiae repose aussi sur des antibiotiques par voie orale, tandis que les infections à papillomavirus et les condylomes (virus voisins responsables de verrues ou végétations) sont traitées par des crèmes locales. Le premier épisode d'herpès génital peut être soulagé par des antiviraux par voie orale, à condition que ceux-ci soient pris suffisamment tôt. Les épisodes suivants sont traités par des applications locales très précoces des mêmes antiviraux.
Des visites régulières
Les infections à papillomavirus passent le plus souvent inaperçues, mais peuvent entraîner des lésions précancéreuses sur le col de l'utérus. Les visites régulières chez le gynécologue sont indispensables pour dépister ces lésions, qui requièrent un traitement local.
Il ne faut pas oublier qu'une part essentielle de l'aspect thérapeutique est de traiter les partenaires sexuels d'une personne infectée. On estime généralement que 90 % des partenaires d'un homme atteint de gonorrhée sont eux-mêmes touchés. La plupart des autres MST sont également extrêmement contagieuses.
La prévention d'abord
Pour certaines maladies sexuellement transmissibles, comme le sida ou l'hépatite B, mais aussi l'herpès génital, dont les récurrences peuvent empoisonner la vie de certaines personnes, le traitement est d'une efficacité beaucoup plus inconstante Une raison supplémentaire pour privilégier l'utilisation du préservatif !