Ostéoporose : qui est à risque ?
L'ostéoporose ou "maladie des os fragiles" représente aujourd'hui un véritable problème de santé publique. Si les femmes ménopausées apparaissent particulièrement touchées, le déficit en hormones sexuelles ne constitue pas le seul facteur de risque.
On a longtemps cru que l'ostéoporose était une maladie exclusivement féminine. Bien que les hommes soient également touchés, on sait que le déficit en estrogènes (hormones sexuelles féminines) favorise la perte osseuse. Cette influence est particulièrement visible lorsque la ménopause intervient précocement (avant 45 ans) ou fait suite à une intervention chirurgicale. De la même manière, une puberté tardive peut constituer un facteur de risque.
Les facteurs de risques
De larges études épidémiologiques ont permis de mettre à jour plusieurs facteurs de risque :
- L'âge et le sexe :
La survenue de l'ostéoporose est tout d'abord liée au sexe et à l'âge. Si un homme sur huit est touché après la cinquantaine, à cet âge une femme sur trois en souffre. Cette proportion augmente avec les années puisqu'une femme sur deux est concernée après 75 ans.
Première explication : l'allongement de l'espérance de vie. Ce qui permet d'affirmer que l'on assistera dans les années qui viennent à une véritable "épidémie d'ostéoporose", selon les termes mêmes de Gro Brundtland, la directrice générale de l'OMS.
Les femmes sont particulièrement touchées en raison de la diminution de la sécrétion d'oestrogènes à la ménopause. Durant les 5 premières années qui suivent l'arrêt des règles, on estime que les femmes perdent 5 à 15 % de densité osseuse, puis 2 % par an ensuite. D'autres facteurs gynécologiques peuvent être retenus : une puberté tardive, une ménopause précoce par ovariectomie ou naturelle (c'est-à-dire avant 45 ans), ou une aménorrhée prolongée.
- Les facteurs génétiques :
Bien qu'il soit difficile d'assurer dans l'état actuel des connaissances qu'il existe un facteur génétique "pur", le capital osseux d'une personne est souvent déterminé par l'hérédité. Plus sa structure osseuse est légère, plus elle est susceptible de développer une ostéoporose. Les antécédents familiaux de fractures sont l'un des indices recherchés par un médecin face à un soupçon d'ostéoporose.
Récemment, une prédisposition familiale a pu être mise en évidence 1. Frères et soeurs des personnes souffrant d'ostéoporose ont six fois plus de risque d'avoir une faible densité osseuse que la population générale.
Tel est le résultat d'une étude conduite par le Dr Duncan sur 170 familles. Les chercheurs anglais ont également identifié 8 gènes potentiellement responsables de cette maladie.
- Un poids trop faible :
Une minceur excessive constitue un facteur de risque. Le tissu graisseux est en effet capable de produire des estrogènes (hormones féminines).
- L'origine ethnique :
Les sujets caucasiens (de type européen et asiatique) ont la densité osseuse la plus faible. Celle des individus à peau noire est plus forte.
- Les facteurs alimentaires :
Plus de trois tasses par jour de caféine et plus de deux verres d'alcool sont autant de facteurs pénalisants. De même, l'inactivité physique est également préjudiciable. Les apports en vitamine D et en calcium sont en revanche à favoriser dans l'alimentation ou en s'exposant raisonnablement au soleil.
Population | µg / j |
---|---|
Nourrissons |
20-25 |
Enfants de 1 à 3 ans |
10 |
Enfants de 4 à 6 ans |
5 |
Enfants de 7 à 9 ans |
5 |
Enfants de 10 à 12 ans |
5 |
Adolescents de 13 à 15 ans |
5 |
Adolescentes de 13 à 15 ans |
5 |
Adolescents de 15 à 19 ans |
5 |
Adolescentes de 15 à 19 ans |
5 |
Homme adulte |
5 |
Femme adulte |
5 |
Personne âgée de plus de 75 ans |
10-15 |
Femme enceinte |
10 |
Femme allaitante |
10 |
Sources : Apports nutritionnels conseillés pour la population Française, Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments, 3 e édition, Ed. Tec & Doc.
Population | mg / jour |
---|---|
Enfants de 1 à 3 ans |
500 |
Enfants de 4 à 9 ans |
800 |
Adolescents de 10 à 14 ans |
1200 |
Adolescents de 15 à 18 ans |
1200 |
Adultes |
900 |
Femmes de plus de 55 ans |
1200 |
Hommes de plus de 65 ans |
1200 |
Femmes enceintes |
1000 |
Femmes allaitantes |
1000 |
Femmes après allaitement |
1000 |
Sources : Apports nutritionnels conseillés pour la population Française, Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments, 3 e édition, Ed. Tec & Doc.
- Les facteurs environnementaux :
Le tabagisme et une trop grande sédentarité ont également été identifiés comme contribuant à la fragilisation de votre capital osseux.
- Les maladies associées :
L'utilisation prolongée ou excessive de certains traitements à base de corticoïdes, et certaines maladies (l'hyperthyroïdie ou le diabète) interfèrent avec le calcium et peuvent conduire à des ostéoporoses dites "secondaires" car induites par d'autres maladies ou thérapies.
Une large étude conduite par des scientifiques du National Institute of Mental Health 2 sur plus de 7 000 femmes a permis d'identifier un risque plus important d'ostéoporose chez les femmes souffrant de dépression majeure. Le mécanisme en jeu n'est pas encore identifié mais les fortes concentrations sanguines en cortisol, souvent constatées chez les patients dépressifs, pourraient être à l'origine de perte osseuse.
Si votre médecin identifie plusieurs facteurs de risque, il peut vous recommander un examen visant à estimer votre densité osseuse.
1 - pour en savoir plus, lire le communiqué de presse de Action Research 2 - Trends Endocrinol Metab 2001 Jul;12(5):198-203