Soigner les pathologies liées à la prématurité
Les nouveau-nés prématurés sont vulnérables. L'immaturité de certains organes demande une prise en charge particulière et des soins adaptés. Explications.
En France, plus de 50 000 enfants naissent prématurément chaque année, soit avant 37 semaines d'aménorrhée (SA). Parmi eux, 10 % sont des grands prématurés et 5 % de très grands prématurés. Fragiles, les prématurés demande une prise en charge particulière et des soins adaptés. Explications.
Bébé prématuré : certains organes sont immature
A la naissance, les organes d'un bébé prématuré ne sont pas tous prêts à affronter la vie extra-utérine. En effet, n'ayant pas passé assez de temps de le ventre de sa maman, le développement in-utéro du bébé s'est stoppé. Résultat : certains organes sont encore immatures.
Selon le stade de prématurité, le bébé peut ainsi avoir :
- Une immaturité pulmonaire
- Une immaturité de l'appareil digestif
- Une immaturité du système immunitaire
- Une immaturité du système nerveux central
- Une immaturité rénale
- Une immaturité hépatique (foie)
- Une thermorégulation immature.
Cela induit une prise en charge spécifique du nouveau-né (qui dépend de son stade de prématurité). Des traitements médicaux permettent, en partie, de pallier cette immaturité et d’en réduire les conséquences.
Prendre en charge l'immaturité du système nerveux central
Des étapes essentielles au développement du cerveau se produisent entre la 24ème et la 32ème semaine de grossesse. La naissance prématurée vient donc interrompre le processus normal de maturation et le bon développement cérébral.
Les médecins vont donc procéder à une surveillance régulière du cerveau par électroencéphalogramme et par l’imagerie au cours des premières semaines pour dépister d'éventuelles anomalies, en particulier en cas de grande prématurité.
La prévention des lésions cérébrales passe aussi par les soins de développement, qui visent à stimuler sur le plan sensoriel le cerveau pour en préserver les fonctions.
Lors de l'accouchement, l'administration de corticoïdes à la mère réduit le risque d'hémorragie cérébrale chez le bébé prématuré. Le sulfate de magnésium peut y être associé, car il semble aussi réduire le risque de paralysie cérébrale.
Prendre en charge l'immaturité pulmonaire
Les poumons commencent à produire du surfactant (substance qui permet le bon fonctionnement des alvéoles pulmonaires) en moyenne après la 32ème semaine. Les poumons du prématuré ne sont donc pas encore capables de synthétiser le surfactant, ce qui entraîne des difficultés respiratoires.
Il est donc nécessaire d'administrer aux bébés prématurés un surfactant exogène, à l’aide d’une sonde d’intubation, pour réduire les risques de complications (comme un pneumothorax). Une assistance respiratoire sous forme de ventilation mécanique nasale ou par l’intermédiaire d’une sonde d’intubation est également être utilisée.
De plus, la corticothérapie, administrée à la mère dans les jours qui précèdent l'accouchement, permet d'accélérer la maturation des poumons et de réduire de moitié le taux de survenue de la maladie des membranes hyalines (MMH). Cette maladie crée une insuffisance respiratoire provoquée par un déficit en surfactant, autrefois cause majeure de leur décès.
En cas de pauses respiratoires (apnées) liées à l'immaturité de la commande neuro-respiratoire, une assistance respiratoire est également mise en place. Un traitement par un dérivé de caféine permet de stimuler ces centres neuro-respiratoires. Il est systématiquement délivré aux grands prématurés.
Prendre en charge l'immaturité de l'appareil digestif
Le réflexe de succion et les mécanismes de déglutition et de respiration ne sont pas coordonnés chez les prématurés nés avant 34 semaines. Pour qu'ils puissent se nourrir correctement, une sonde est introduite dans le tube digestif via la bouche.
Autres immaturités liées à la prématurité
Les prématurés ont souvent un ictère (ou jaunisse) qui débute vers le 2 ou 3ème jour après la naissance. Il est lié à l'immaturité hépatique. La photothérapie est le traitement indiqué dans ce cas.
L'immaturité des reins nécessite aussi un contrôler régulièrement. Pour cela, les médecins analysent le volume et le contenu des urines, pour adapter les besoins du nouveau-né en nutriments ou encore en érythropoïétine produite par les reins.
Enfin, pour pallier à l'immaturité du système immunitaire, les bébés prématurés sont placés dans des unités spécifiques. Il est recommandé de redoubler sa vigilance pour éviter les surexpositions inutiles aux microbes et virus.