Quels sont les différents types de pilules disponibles ? Quelles hormones contiennent-elles et comment fonctionnent-elles ? Les réponses.
La contraception hormonal orale (ou pilule) est le moyen de contraception le plus répandu en France et, même si elle est des plus fiables, il est important de savoir qu'aucune méthode ne l'est à 100 %.
Contraception hormonale orale : le rôles des hormones
Deux types de substances sont utilisés dans les contraceptifs oraux :
- les œstrogènes
- les progestatifs
A noter : les œstrogènes sont toujours associés aux progestatifs tandis que les progestatifs sont parfois utilisés seuls.
Le rôle des œstrogènes
Les œstrogènes naturels (oestradiol et oestrone) chez la femme, sont produits de manière cyclique par les ovaires en réponse à une stimulation par des hormones hypophysaires : la LH (Luteinizing Hormon) et la FSH (Follicle Stimulating Hormon). En retour, les œstrogènes vont exercer un rétrocontrôle négatif sur la LH et la FSH c'est-à-dire qu'ils vont freiner la sécrétion de celles-ci.
Les estrogènes apportés par les pilules ont une action antigonadotrope (qui s'oppose à l'action des "gonadotrophines", soient ces deux hormones sécrétées par l'hypophyse) : ils favorisent ce rétrocontrôle en perturbant le cycle et, en particulier, ils empêchent la survenue des décharges de LH et de FSH qui provoquent l'ovulation en milieu de cycle. Plus concrètement donc, un médicament antigonadotrope va empêcher la production ou l'action de ces deux hormones et va donc bloquer le fonctionnement ovarien.
Le rôle des hormones progestatives
Les hormones progestatives sont naturellement sécrétées par différents organes : le corps jaune (les "restes" du follicule après expulsion de l'ovule), le placenta, les testicules ou la corticosurrénale. Comme les œstrogènes, ces hormones sont stimulées par la LH et la FSH sur lesquelles elles aussi exercent un rétrocontrôle négatif. Leur rôle est principalement de préparer la muqueuse de l'utérus à la nidation (accueil de l'ovule fécondé) et de favoriser le maintien de la grossesse.
La prise de progestatifs pendant le cycle va :
- Bloquer l'ovulation
- Modifier la glaire cervicale du col de l'utérus pour le rendre peu perméable aux spermatozoïdes
- Rendre l'utérusimpropre à la nidation en s'opposant à l'action des œstrogènes sur la prolifération de l'endomètre (tissus qui tapisse l'utérus)
Les différentes types de contraception hormonale orale
Les pilules présentes sur le marché sont très nombreuses. Deux catégories sont disponibles aujourd'hui :
- Les pilules estro-progestatives associant un œstrogène et un progestatif
- Les pilules microprogestatives qui contiennent seulement un progestatif
Les types de pilule microprogestatives
Parmi les pilules progestatives, il existe :
- Celles contenant du lévonorgestrel (0,030 mg)
- Celles contenant du désogestrel (0,075 mg)
Les types de pilules estro-progestatives
Parmi les pilules combinées (estroprogestatives), plusieurs distinctions sont faites selon :
Le type de progestatif utilisé : 1ère, 2ème, 3ème ou 4ème génération
Les pilules combinées (estroprogestatives) sont classées selon la génération du progestatif :
- Les pilules de 1ère génération contiennent comme progestatif de la noréthistérone
- Commercialisées depuis 1973, les 2ème génération contiennent comme progestatif du lévonorgestrel ou du norgestrel
- Commercialisées depuis 1984, les 3ème génération contiennent comme progestatif du désogestrel, du gestodène ou du norgestimate
- Commercialisées depuis 2001, les autres contraceptifs oraux (parfois appelés 4ème génération) contiennent comme progestatif de la drospirénone, de la chlormadinone, du diénogest ou du nomégestrol.
La quantité d'estrogène (pilules micro-, mini- ou normodosées)
L'éthinyl-estradiol est le principal estrogène utilisé dans les pilules contraceptives. Il a une action antigonadotrope c'est-à-dire qu'il bloque la stimulation hypophysaire des ovaires empêchant ainsi l'ovulation.
En outre, il a aussi d'autres actions à l'origine d'effets secondaires cardiovasculaires ou sur la coagulation par exemple qui limitent son emploi.
D'après une étude réalisée par l’Assurance maladie en collaboration avec l’ANSM, le risque thromboembolique veineux et artériel varie en fonction de la dose d’éthinylestradiol contenue dans les contraceptif oraux estroprogestatif, les plus faibles dosages en estrogènes étant associés à un moindre risque.
Le schéma d'administration (séquentiel ou combiné)
- Les pilules séquentielles contiennent l'éthinyl-estradiol seul dans les premières et une association estro-progestative dans les suivantes.
- Les pilules combinées vont toutes contenir une association estro-progestative mais selon des proportions variables.
- Les pilules monophasiques ont toutes la même proportion de chaque constituant.
- Les pilules biphasiques voient la quantité du progestatif seul ou du progestatif et de l'estrogène augmenté en 2 ème partie de plaquette
- Les pilules triphasiques fonctionnent selon le même système mais avec trois paliers.
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