Attaque de panique : définition, symptômes et traitement de la crise d'angoisse aiguë
L'importance des signes ressentis contraste avec l'absence de signes physiques alarmants à l'examen. Pourtant, les attaques de panique répétées altèrent la vie du patient qui risque de développer de l'agoraphobie. Heureusement, le traitement - principalement la psychothérapie - est efficace pour apprendre à vivre avec ces crises d'angoisse aiguë.
Qu'est-ce qu'une attaque de panique ?
L'attaque de panique est une crise d'angoisse d'une grande intensité qui survient soudainement. La durée d'un épisode en moyenne 20 à 30 minutes mais dans certains cas, peut aller jusqu'à une heure.
Pendant une crise, le sujet a l'impression de ne plus rien contrôler. Il est comme paralysé. Les troubles ressentis au cours d'une attaque de panique, sont liés au fait que la personne hyperventile, c'est-à-dire qu'elle respire trop vite et trop superficiellement.
La fréquence des attaques de panique
Presqu'une personne sur 4 fera au moins une attaque de panique dans sa vie. Si elles sont fréquentes, dans 80% des cas, elles ne débouchent pas sur un trouble panique. Les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes.
Evolution et complications possibles de l'attaque de panique
Trouble panique
Le sujet peut finir par ressentir une grande peur et une angoisse constante et ce, en dehors des crises. Il est alors atteint de trouble panique.
Agoraphobie
Sans traitement, le trouble panique s'aggrave car bien souvent, une première attaque de panique en amène une autre. Et ce, au point que certains sujets finissent par réorganiser leur vie en évitant de se retrouver dans toute situation qu'ils jugent à risque : fréquenter les magasins, aller en terrain inconnu, bref, sortir de chez soi. On parle alors d'agoraphobie.
Dépression
Le trouble panique avec ou sans agoraphobie peut conduire à une dépression (un tiers à 50% des patients), avec risque suicidaire.
Quels sont les symptômes de l'attaque de panique ?
Selon le DSM5 soit le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l'American Psychiatric Association, l'attaque de panique n'est pas un trouble mental, mais "une spécification" des troubles anxieux, avec au moins quatre de ces symptômes :
- Palpitations, battements du coeur ou accélération du rythme cardiaque ;
- Transpiration ;
- Tremblements ou secousses musculaires ;
- Sensations de "souffle coupé" ou impression d’étouffement ;
- Sensation d’étranglement ;
- Douleur ou gêne thoracique ;
- Nausée ou gêne abdominale ;
- Sensation de vertige, d’instabilité, de tête vide ou impression d’évanouissement ;
- Frissons ou bouffées de chaleur ;
- Paresthésies "sensations d’engourdissement ou de picotements" ;
- Déréalisation "sentiment d’irréalité" ou dépersonnalisation "être détaché de soi" ;Peur de perdre le contrôle ou de devenir fou ;
- Peur de mourir ;
Le risque de confusion avec un infarctus, voire une crise d'asthme, est fréquent, surtout s'il s'agit d'une première attaque de panique.
Le diagnostic de l'attaque de panic
Au moment où l'attaque de panique se produit et lorsque les secours d'urgence sont appelés, toute une batterie d'examens est souvent réalisée pour écarter un problème plus grave. Mais en dehors d'une crise, un interrogatoire bien mené peut suffire à identifier le trouble.
Qui consulter ?
Le médecin traitant peut tout à fait poser le diagnostic. Celui-ci est plus facile à poser que plusieurs crises ont déjà eu lieu et que chaque fois, le même scénario est décrit.
Les examens complémentaires
Le simple fait de décrire les circonstances de la crise, les symptômes ressentis et sa durée, suffisent le plus souvent à évoquer le diagnostic.
Pour autant, si le médecin a un doute, notamment parce que les attaques surviennent chez une personne dont les antécédents médicaux laissent penser qu'il pourrait s'agir d'une autre pathologie, un bilan est demandé avec :
- Un électrocardiogramme (enregistrement de l’activité électrique du cœur) ;
- Des analyses sanguines ;
- Une recherche de produits toxiques dans le sang.
Attaque de panique : commen prévenir la crise ?
Il n'est pas possible de prévenir la première attaque de panique puisque rien ne laissait supposer sa venue. Mais la bonne nouvelle est que l'on peut éviter les suivantes en contrôlant son angoisse avec différents traitements.
Les principaux traitements de l'attaque de panique
La psychothérapie
Dans les cas à la sévérité moindre, la psychothérapie cognitive et comportementale seule aide à éviter de nouvelles crises. Le psychologue aide le patient à reconnaître l'apparition des premiers symptômes de la crise d'angoisse. Il l'aide à faire face aux sentiments de terreur qui surviennent lors des épisodes.
Le professionnel peut par exemple proposer de classer les peurs du patient de la plus petite à la plus grande, d'après l'Echelle de l'Estimation des Peurs via un questionnaire. Certaines séances sont consacrées à la relaxation afin d'apprendre à contrôler son rythme respiratoire et détendre les muscles, quand le sujet sent monter l'angoisse. Des exercices de visualisation permettent de l'aider à petit à petit se faire à l'idée qu'il va un jour affronter des situations qu'il évite jusqu'à présent. C'est lorsqu'il est prêt, qu'interviennent les exercices en situation réelle.
Un petit succès en amène un autre. C'est l'effet "boule-de-neige", avec à la clé, la quasi-certitude d'arriver à contrôler ses angoisses. La thérapie comportementale ne va pas jusqu'à promettre de prendre du plaisir dans un bain de foule, mais au moins, à ne plus être victime d'une nouvelle attaque, ce qui est l'essentiel.
En fonction de la gravité ou non des cas, la prise en charge peut durer entre 8 et 12 semaines.
Ces séances sont prises en charge par la sécurité sociale si elles sont réalisées par un psychiatre. Mais de plus en plus de mutuelles acceptent le remboursement des séances par un psychologue comportementaliste.
Les médicaments
- Des benzodiazépines anxiolytiques pour l'anxiété ;
- Des antidépresseurs de la famille des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) ou mipraminiques en traitement de fond ;
- Un neuroleptique dans les cas sévères ;
Attention à ne pas se contenter de prendre des anxiolytiques en continu, car ils ne permettent pas à eux seuls de régler le problème, contrairement à la thérapie comportementale. De plus ils exposent au risque de dépendance.
Les médecines naturelles en complément
Elles peuvent être utiles pour diminuer l'anxiété et apprendre à se relaxer.
En homéopathie
Aconit 30 CH est indiqué en cas de crise de panique. L'avis d'un homéopathe est préférable car d'autres médicaments peuvent être donnés, selon le terrain. Les doses souvent préconisées sont de 5 granules d'Aconit au moment de la crise, à répéter 10 minutes plus tard ( d'après "Le dictionnaire de l'homéopathie" du Dr Jacques Boulet, éd. du Rocher ).
En phytothérapie
La passiflore et la valériane, avec de l'aubépine (sous forme d'extraits de plantes fraîches, vendus en pharmacie) en cas de palpitations associées.
Contrairement aux benzodiazépines, il n'y a pas de risque d'accoutumance. Le phytothérapeute adapte le dosage au cas par cas.
Les doses moyennes observées sont de 25 gouttes TM de Passiflore dans un verre d'eau, 2 gélules dosées à 50 mg d'extrait sec de Valériane ou une infusion d'Aubépine préparée à partir de 1 cuillère à café de sommités fleuries séchées pour une tasse d'eau bouillante ( d'après "Phytothérapie, la santé par les plantes", éd. Vidal, Selection du Reader's Digest").
Les techniques de relaxation
Yoga, training autogène, méditation, hypnose... Sont également très utiles pour apprendre à baisser son niveau de stress quand il commence à grimper.
L'Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR) a pour objectif de faire traiter différemment par le cerveau un événement traumatisant afin de réduire le niveau de charge émotionnelle liée à cette mauvaise expérience. L'EMDR peut donc aider celui qui panique à surmonter la peur d'une nouvelle attaque de panique liée à une phobie dont celle de la foule.
Le programme neuro-linguistique (PNL) vise à modifier les croyances négatives autour de cette expérience délétère, pourrait également guérir les phobies, du moins, aux dires de ceux qui les pratiquent, mais il n'y a que des preuves anecdotiques (d'après "Encyclopédie pratique de la nouvelle médecine occidentale et alternative pour tous les âges" par le Centre Duke, éd.Robert Laffont ).