Maladie de Bouveret : causes, symptômes et traitement des troubles du rythme jonctionnels

Mis à jour le 

Validation médicale : 27 janvier 2017
Jesus Cardenas
Jesus Cardenas médecin, ancien directeur médical

La maladie de Bouveret se définit par un trouble du rythme cardiaque caractérisé par une accélération intense, notamment des crises brusques de tachycardie. Le traitement repose sur les manœuvres vagales et éventuellement des médicaments. Doctissimo vous en dit plus sur cette affection cardiaque. 

Qu'est-ce que la maladie de Bouveret (tachycardie jonctionnelle) ?

La maladie de Bouveret est une tachycardie jonctionnelle liée à une anomalie au niveau du cœur. Elle est caractérisée par des accès de tachycardie paroxystique supraventriculaire (TPSV) à 150/mn voire 200 battements par minute, dont le début et la cessation sont très brusques. La crise de tachycardie peut durer de quelques minutes à plusieurs jours.

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Qui est concerné par le syndrome de Bouveret ?

La maladie de Bouveret touche les jeunes adultes, sans maladie sous-jacente ou encore celles victimes d’une cardiopathie, avec un risque important de décompensation. Mais la maladie peut également toucher un cœur sain. Epidémiologiquement, les femmes sont globalement plus touchées. 

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Causes : qu'est-ce qui provoque la maladie de Bouveret, est-ce qu'elle est héréditaire ?

Elle est due à une microentrée dans le nœud atrioventriculaire. En d'autre termes, ce type de tachycardie est liée à un court-circuit au niveau de ce nœud. 

Le plus souvent, la tachycardie paroxystique supraventriculaire survient sur un cœur sain. Parfois, le médecin découvre :

  • Une valvulopathie ;
  • Une cardiothyréose ;
  • Un cœur pulmonaire chronique ;
  • Un syndrome de Wolff-Parkinson-White. Il s'agit d'un syndrome de pré-excitation électrique : il existe une voie de conduction anormale entre l'oreillette et le ventricule aboutissant à la dépolarisation prématurée du ventricule.
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Est-ce héréditaire ?

Actuellement, aucune étude scientifique n'a mis en évidence l'hérédité comme cause du syndrome de Bouveret. 

Le stress peut-il être en cause ?

Chez les patients atteints de tachycardie par réentrée, le stress, les émotions fortes, l'effort lors d'un exercice physique ou encore la grossesse peuvent être des facteurs favorisants les crises. En revanche, le stress n'est pas une cause de la maladie de Bouveret.

Diagnostic de cette affection cardiaque

Le diagnostic se fonde tout d'abord sur la description des symptômes par le patient. Il est ensuite confirmé par l'électrocardiogramme (ECG), mais uniquement en période de crise. En dehors des crises, le tracé de l'électrocardiogramme est normal.

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Symptômes

Le patient ressent :

  • Des palpitations ;
  • Une angoisse ;
  • Des douleurs thoraciques (dans la poitrine) ;
  • Parfois souffre de syncopes ou lipothymies (brèves pertes de connaissance).

C'est une crise de palpitation à début et à arrêt brutale. Souvent, la crise de tachycardie se termine par une crise de miction (besoin d'uriner). 

La fin de la tachycardie est brusque et s'accompagne :

  • D'éructations ;
  • De bâillements ;
  • D'émission d'urines abondantes.

Traitement : comment se soigne la maladie de Bouveret ?

Un traitement est nécessaire lorsque les crises de tachycardie sont lourdes et récurrentes. Lorsqu'elles sont rares et ne durent pas longtemps, aucun traitement n'est nécessaire car la maladie tend à disparaître elle-même.

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Calmer une crise : comment faire cesser une tachycardie avec les manœuvres vagales pour ralentir le cœur 

Pour faire cesser une crise, on essaye les moyens non médicamenteux, notamment grâce aux manœuvres vagales. Il faut stimuler le nerf vague, qui débute à la base du crâne, descend le long du cou et va à la face postérieure du cœur pour ralentir la fréquence cardiaque.

Voici les principales manœuvres vagales, à effectuer si le diagnostic a été posé par le cardiologue : 

  • Exercices respiratoires ou de déglutition ;
  • Compression de 30 secondes des globes oculaires ou du glomus sino-carotidien ;
  • Boire un grand verre d'eau glacée cul-sec ;
  • Méthode de Valsalva : bouche le nerf et on souffle pour gonfler les tympans.
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Si ces méthodes ne fonctionnent pas, il est recommandé d'appeler le 15.

Les médicaments utilisés en cardiologie

En cas d'échec, un traitement médicamenteux est nécessaire :

  • Sédatifs injectables : Atarax IM ;
  • Adénosine triphophorique (ATP ou Striadyne IV ) ;
  • Digitaliques rapides ;
  • Amiodarone IV, vérapamil IV (Isoptine) ;
  • ß-bloquant IV ;
  • Choc électrique externe ou stimulation endocavitaire...

À noter qu'une chute brutale du rythme cardiaque doit s'effectuer sous contrôle médical et peut être génératrice d'angoisses assez fortes chez certains patients.

L'ablation 

Si le traitement médicamenteux est insuffisant, l'ablation percutanée par radiofréquence des voies de conduction anormales peut être pratiquée dans des centres et par des cardiologues très spécialisés. Cette technique consiste à placer une sonde au pli de l’aine jusqu’au cœur, dont les ondes permettent de "brûler" la zone responsable de la maladie.

Prévention des troubles du rythme jonctionnels

Un traitement préventif est souvent nécessaire pour éviter les récidives :

  • Sédatifs ;
  • Vérapamil (Isoptine) ;
  • Bêtabloquant ;
  • Amiodarone...


Révision médicale : 27/01/2017
Jesus Cardenas
Jesus Cardenas médecin, ancien directeur médical
Sources
  • "Les troubles du rythme cardiaque", Fédération française de cardiologie (accessible en ligne).
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