Les pneumonies de l'enfant
Les pneumonies sont des infections virales ou bactériennes des poumons. Les symptômes varient en fonction du type de pneumonie. Le traitement repose sur la prise d'antibiotiques pour les pneumonies bactériennes et beaucoup de repos. Parfois, l'hospitalisation est nécessaire.
Qu'est-ce que c'est ?
Les pneumonies (ou pneumopathies) sont des infections virales ou bactériennes des poumons évoluant le plus souvent sur un mode aigu. Elles se développent à l'occasion d'une baisse passagère des défenses immunitaires, fréquente chez l'enfant. Les poumons de l'enfant se remplissent de liquide, ce qui l'empêche de respirer correctement. Chaque année, la pneumonie de l'enfant est responsable d'environ 800 000 décès.
Causes et facteurs de risque
C'est une maladie contagieuse qui se transmet par le biais de particules suspendues dans l'air, par la toux ou les éternuements notamment, de liquides, comme le sang durant l'accouchement ou encore de surfaces contaminées.
De nombreuses virus et bactéries peuvent être responsables de pneumopathies :
- Parmi les virus :
Le VRS ou virus respiratoire syncitial (automne et hiver, surtout chez le nourrisson de moins de 6 mois), les adénovirus (hiver), le virus de la grippe. Les infections pulmonaires virales représentent les maladies pulmonaires les plus fréquentes de l'enfant et évoluent par épidémies.
- Parmi les bactéries :
Le pneumocoque (bactérie la plus fréquente dans ce contexte), le staphylocoque, les mycoplasmes sont les plus fréquemment retrouvés.
Les symptômes
Pneumopathie virale
La maladie est précédée de signes cliniques en rapport avec une infection des voies respiratoires hautes (écoulement nasal, éternuement, toux sèche, difficultés respiratoires). Surviennent ensuite :
- Fièvre à 39° ;
- Frissons ;
- Douleurs musculaires parfois associées à une éruption cutanée ;
- Des adénopathies (ganglions devenant palpables) ;
- Et une diarrhée évoquant une origine virale.
Chez le nourrisson, la gêne respiratoire est habituelle (respiration rapide et sifflante) et une détresse respiratoire inquiétante peut survenir (cyanose, battements des ailes du nez, troubles de la conscience, sueurs, chute de la tension artérielle, risque d'apnées mortelles).
Pneumopathie bactérienne
En cas de pneumopathie bactérienne, après un rhume banal apparaissent :
- Une élévation brutale de la température (fièvre à 40°, frissons et risque de convulsion fébrile) ;
- Des vomissements ;
- Une agitation ;
- Des grognements expiratoires ;
- Une toux modérée ;
- Une augmentation du rythme respiratoire.
Une bactérie particulière, le mycoplasme, est responsable d'un tableau clinique particulier : fièvre modérée, douleurs musculaires et articulaires, troubles digestifs, fatigue importante avec maux de tête et raideur de la nuque. Le diagnostic est suspecté devant l'aspect des signes radiologiques et la résistance de l'infection à un traitement antibiotique classique par amoxicilline.
La consultation
En cas de pneumopathie virale : l'examen clinique est le plus souvent pauvre.
En cas de pneumopathie bactérienne : l'auscultation pulmonaire retrouve des râles crépitants (bruit de froissement).
Examens et analyses complémentaires
La radiographie du thorax
Elle représente l'examen clé en cas de suspicion de pneumopathie.
En cas de pneumopathie virale : on retrouve des opacités au niveau des 2 poumons.
En cas de pneumopathie bactérienne : on retrouve une opacité bien limitée d'un seul lobe pulmonaire caractéristique du pneumocoque.
Les mycoplasmes sont responsables d'opacités des 2 poumons.
Les examens biologiques
Ils ont une valeur d'orientation.
En cas de pneumopathie virale : la vitesse de sédimentation est accélérée témoignant d'une inflammation, le nombre de globules blancs neutrophiles est diminué dans le sang alors que le nombre de globules blancs lymphocytes sanguins est augmenté. La mise en évidence du virus responsable au laboratoire est difficile et le plus souvent inutile.
En cas de pneumopathie bactérienne à pneumocoque : la numération formule sanguine retrouve une augmentation du nombre de globules blancs notamment les polynucléaires neutrophiles.
En cas de pneumopathie liée aux mycoplasmes, il est possible de retrouver une anémie hémolytique (destruction des globules rouges par des anticorps dirigés contre ces derniers). La mise en évidence d'anticorps dans le sang spécifique de la bactérie permet de conforter le diagnostic.
Evolution de la maladie
Toutes les infections pulmonaires exposent au risque de dilatation des bronches (maladie respiratoire chronique invalidante) en cas de traitement insuffisant.
- En cas de pneumopathie virale :
L'évolution est bonne dans la majorité des cas en moins de 8 jours. Le risque de surinfection bactérienne est constant.
- En cas de pneumopathie bactérienne :
L'évolution sous traitement est simple, la fièvre disparaissant en 24/48 heures et les signes radiologiques en 3 semaines.
Traitement
Traitement de la pneumopathie virale
- Repos ;
- Traitement antipyrétique (pour lutter contre la fièvre) ;
- Antibiotique en cas de crainte d'une surinfection bactérienne (amoxicilline par voie orale pendant 10 jours).
Traitement de la pneumopathie bactérienne à pneumocoque
- L'amoxicilline. En cas d'allergie à l'amoxicilline, un traitement antibiotique par macrolide sera instauré ;
- L'hospitalisation est indiquée.
Traitement de la pneumopathie bactérienne à mycoplasme
- Traitement antibiotique par macrolide est prescrit pendant 2 semaines ;
- Kinésithérapie respiratoire.
Dans tous les cas, la surveillance de l'efficacité est indispensable : chute de la température en 48 heures et contrôle radiologique 10 jours après l'arrêt du traitement.
Ne pas confondre avec...
En cas de pneumopathie bactérienne à pneumocoque, 2 formes cliniques sont trompeuses : la forme pseudo-appendiculaire qui évoque une appendicite aiguë et la forme pseudo-méningée qui évoque une méningite, alors qu'il s'agit bien d'une pneumopathie.
Les moyens de prévention
Il est possible de limiter les risques de pneumonie en adoptant une bonne alimentation, des mesures d'hygiène, notamment en se lavant régulièrement les mains à l'eau et au savon, ou encore limiter certains facteurs comme l'exposition à la pollution atmosphérique.
Enfin, un vaccin primaire contre la pneumonie (PCV) est recommandé contre les formes bactériennes. L'administration se fait en trois doses. Pourtant, en 2018, 71 millions d'enfants ne les ont pas reçues selon les chiffres de l'Unicef.