IRM: des délais d'attente toujours plus longs
34 jours : c'est le délai d'attente moyen pour obtenir une IRM en France. Soit bien plus que l'objectif fixé dans le Plan Cancer 2014-2019, qui est de 20 jours. Si certaines régions s'en sortent mieux, d'autres en revanche accusent un retard proprement inacceptable. Le point avec les membres de la Société française de radiologie.
Chaque année, la Société française de radiologie (SFR) dresse le même constat : la France affiche un retard important en termes d'accès aux appareils d'imagerie par résonance magnétique (IRM), ce qui se traduit par des délais pouvant aller jusqu'à 57 jours avant de passer l'examen (Région Poitou-Charentes). Après une lente amélioration entre 2010 et 2016, ce délai a à nouveau progressé en 2017 : en moyenne, les Français doivent attendre 34,1 jours pour passer cet examen.
IRM : les équipements en France
Indicateur de la qualité des soins et des besoins en équipement, l'accès à l' IRM montre que la France n'est pas encore à la hauteur de ses ambitions. Si l'on s'en tient au taux d'équipement moyen affiché par la France (14 appareils d'IRM pour 1 million d'habitants), on peut constater une amélioration d'année en année. En 2017, 67 équipements supplémentaires à l’échelle nationale (métropolitaine) ont été installés, soit une progression de 8% du nombre total d’équipements sur un an (progression assez similaire aux années antérieures).
Il existe encore quelques disparités régionales, même si elles sont tendances à être gommées (de 10,4 appareils/million d'habitant en Pays-de-Loire contre 18,1 appareils/million d'habitants en Nord-Pas-de-Calais). Les régions les mieux équipées sont Nord-Pas-de-Calais, Ile-de-France, Alsace, Champagne-Ardenne, Aquitaine. Les moins bien loties sont Pays-de-la-Loire, Auvergne, Bretagne et Midi-Pyrénées.
Au total, la France comptabilise 906 équipements IRM sur le territoire métropolitain en 2017.
Délais d'attente pour obtenir une IRM
Conséquence de ce sous-équipement : des délais d'attente beaucoup trop longs. Il atteint ainsi 34,1 jours en moyenne pour une indication précise et urgente (suspicion de métastases ou de récidive de cancer), soit bien plus que le délai recommandé dans le Plan Cancer. À ce jour, 61,4% des Français vivent dans une région où le délai moyen est de 30 jours ou plus versus 51,3% en 2016.
Avec un délai moyen de 20,3 jours, la Corse arrive en tête des régions les plus efficaces, devançant l'Ile-de-France (21,4 jours) et Haute-Normandie (24 jours). A l'opposé, les patients habitant dans la région Poitou-Charentes qui se voient prescrire une IRM doivent attendre 57,4 jours pour passer leur examen, tandis que les régions Pays-de-la-Loire et Auvergne observent des délais qui atteignent respectivement 54,7 et 51,7 jours.
Un manque de volonté politique
Pour les radiologues, le problème est avant tout politique. "Le contexte économique ne favorise pourtant pas une réponse adéquate aux enjeux d’accès à l’IRM", regrette le Syndicat National de l'Industrie des Technologies Médicales (SNITEM). "La récente annonce dans le projet de PLFSS 2018 de nouvelles coupes budgétaires sur l’imagerie va continuer à peser sur le développement du parc d’équipement, avec le risque que cela soit au détriment des patients. Il est urgent de définir des stratégies communes de gestion des ressources et d’organisation au service d’une imagerie efficiente et pour ne plus pénaliser les patients. Au-delà du taux d’équipement, des freins liés à la démographie médicale ou aux conditions d’utilisation des équipements demandent à être explorés."