En quelques années, les traitements du sida ont permis de changer le visage de la maladie. Revers de la médaille : un relâchement de la prévention, notamment chez les homosexuels. Répétons-le haut et fort : le risque de contamination perdure chez les personnes prises en charge. Alors sortez toujours couvert !
Un traitement efficace diminue les risques de transmission par voie sexuelle du VIH. Mais le risque de contamination est toujours présent.
Le virus peut rester caché
Les virus contenus dans l'éjaculât peuvent être le résultat d'un transfert passif de particules virales libres du sang. Cependant, chez certains patients, une multiplication du nombre de virus peut se produire localement dans le sperme suite à la présence initiale de cellules infectées.
1 - des lymphocytes CD4+ infectés (a) libérent des particules virales qui infectent des cellules du liquide séminal (b) 2 - celles-ci produisent à leur tour des particules virales qui se collent sur les spermatozoïdes (c)
Malheureusement, si les traitements sont très efficaces sur les virus circulant dans le sang, ils agissent beaucoup plus lentement sur certaines cellules déjà infectées, qui constituent un sanctuaire pour le VIH. Or, il suffit que ces cellules soient activées pour qu'elles libèrent des particules virales infectantes, comme lors d'infections locales, gonococcie par exemple, qui augmente la charge virale dans le sperme et le risque de contamination.
Plusieurs études ont ainsi montré que le virus pouvait être retrouvé en culture dans le sperme, même lorsque la charge virale était indétectable par les méthodes classiques. Cette présence d'une réplication virale résiduelle dans le sperme et les sécrétions vaginales, au moins chez certaines personnes, fait redouter l'émergence de nouvelles difficultés thérapeutiques liées au risque de transmission sexuelle de souches résistantes.
La prévention plus que jamais !
En conclusion, même si le risque infectieux diminue sous traitement, la persistance possible de virus dans les cellules conduit à insister sur deux mesures :
- La poursuite de l'usage du préservatif, même si le traitement a fait chuter la charge virale dans le sang ;
- Le dépistage précoce et le traitement de toute infection génitale, pour éviter l'activation des cellules porteuses du virus.