Le virus du Sida au secours de la thérapie génique ?
Incroyable, mais vrai. Le virus du Sida pourrait être utilisé comme vecteur pour transférer des gènes au cours de gestes de thérapie génique. En effet, des travaux de l'équipe de Pierre Charneau, menés au sein de l'Institut Pasteur de Paris et publiés récemment dans la revue internationale Cell, ont montré que ce virus qui appartient à la famille des lentivirus, dérivée des rétrovirus, possède une propriété particulièrement intéressante.
Comme les autres rétrovirus, il ne provoque pas de réaction immunitaire puisqu'il a été dépouillé au laboratoire de tout gène viral. Au contraire des rétrovirus habituellement utilisés pour la thérapie génique, il a la capacité de pouvoir infecter des cellules qui ne se divisent pas, ce qui en augmente le pouvoir potentiel d'utilisation. Cette spécificité est due à sa capacité de pénétrer au coeur même des cellules, en franchissant la membrane de leurs noyaux. Les rétrovirus classiques ne possèdent pas cette caractéristique.
Des travaux effectués chez la souris ont révélé que le virus du Sida pouvait transmettre un gène avec une bonne efficacité au sein des cellules souches sanguines, ce qui pourrait permettre de corriger plusieurs maladies génétiques. D'autres études devront toutefois être entreprises pour confirmer ces données et attester formellement l'absence de tout danger lié à l'usage de ce vecteur…