Le traitement de l'hépatite C guérit aujourd'hui plus de la moitié des malades. Mais il reste de nombreux efforts à faire, tant au niveau de l'information, que de l'accompagnement des patients. Le point sur les avancées d'aujourd'hui qui feront disparaître l'hépatite C demain.
Il existe aujourd'hui un traitement efficace de l'hépatite C, basé sur une bithérapie (interféron plus ribavirine), capable de guérir plus de la moitié des malades. De plus, les nouvelles formes (interféron pégylé) ont permis de rendre le traitement moins contraignant. Mais plusieurs découvertes viennent montrer que l'efficacité peut être encore améliorée.
Mieux connaître les situations
Ainsi, une récente étude publiée dans le New England Journal of Medecine* a montré qu'un traitement précoce de l'hépatite C, peu de temps après la contamination, permettait d'obtenir 98 % de guérison. Le problème est alors de prendre en charge la personne suffisamment tôt, ce qui implique un dépistage très rapide. Il semble ainsi judicieux de définir plus précisément auprès du public les situations "à risque" (partage de seringues ou de paille pour les toxicomanes, piercing, relations sexuelles non protégées avec lésions…) qui doivent entraîner le réflexe de consulter.
Traitement : une question de poids ?
Une autre découverte devrait permettre d'améliorer l'efficacité du traitement : la balance ! En effet, les médecins ont toujours cru que les femmes répondaient mieux à la bithérapie que les hommes à cause de différences de métabolismes... Jusqu'à ce que des travaux viennent montrer que tout était une question de poids : ces messieurs étant plus lourd, il leur fallait des doses un peu plus élevées. De manière générale, les spécialistes ont constaté que le traitement devait être précisément adapté à la corpulence de chacun pour être efficace.
La fin des biopsies du foie ?
Une autre avancée qui devrait rendre le traitement moins contraignant est la possible disparition des biopsie du foie. Cet acte médical, bien que peu douloureux et sans danger, reste une source d'anxiété majeure pour les malades. Or cet acte pourrait être remplacé dans les années à venir par une simple prise de sang !
Améliorer la prise en charge
Mais le traitement ne n'est pas le seul élément qui intervient dans la guérison d'un malade. Sa prise en charge est également très importante. Parmi les avancées de demain, le suivi du traitement par les médecins généralistes devrait ainsi se développer et permettre un accompagnement plus proche et plus efficace. En outre, les hépato-gastro-entérologues de ville devraient être plus impliqués dans le dépistage et la mise en place du traitement.
Une prise de conscience de plus en plus forte
Ces derniers mois on d'ailleurs vu de plus en plus d'actions se mettre en place autour du problème de l'hépatite C. Citons notamment :
- Les premiers états généraux des patients souffrant d'hépatite C ;
- La création de l'ANGREHC (Association Nationale des généralistes pour la réflexion, la recherche, et l'étude autour de l'hépatite C) ;
- La reconduction par le gouvernement du plan Hépatites ;
- Le déroulement de la conférence de consensus.
Tous ces événements montrent une réelle volonté à la fois des pouvoirs publics, des médecins et des malades d'agir pour prendre le problème à bras le corps.
*New England Journal of Medecine du 15 novembre 2001